LaREM dévoile enfin son programme. A 18 jours seulement des élections européennes, et alors que la liste emmenée par Nathalie Loiseau, est au coude à coude avec celle du Rassemblement national, le parti présidentiel détaille ses propositions.
Initialement prévu jeudi, le dévoilement du programme a finalement été avancé d’un jour, probablement dans le but d’occuper le terrain politique dans une campagne qui a bien du mal à décoller pour l’ancienne ministre chargée des affaires européennes. LaREM est le dernier parti engagé dans l’élection européenne à avoir partagé son programme.
Sans réelle surprise après les dernières prises de parole d’Emmanuel Macron, la transition écologique figure en première position de la liste Renaissance.
Accélérer la transition écologique
En tête de programme et inscrites à l'encre verte, plusieurs propositions sont centrées sur l'écologie. Parmi les propositions liées à la transition écologique, plusieurs mesures fortes dont l’investissement d’au "moins 1.000 milliards d'euros" d'ici 2024 "pour développer les énergies et les transports propres, rénover les logements et accompagner la reconversion des travailleurs des secteurs en transition" et la création d’une Banque du climat pour orienter l'épargne européenne vers la croissance verte.
De plus, la taxation du carbone des produits importés en Europe et la fermeture de toutes les centrales fonctionnant aux énergies fossiles et la sortie de tous les hydrocarbures est prévue d’ici 2050. Concernant l'agriculture, l'idée d'aider les professionnels à s’orienter vers les "modèles propres" est également mise en avant.
Taxer les GAFA
Crise des gilets jaunes oblige, les volets sociaux et fiscaux sont également très largement abordés dans ce programme. Mesure forte, LaREM souhaite instaurer la taxation européenne des grandes entreprises de l'économie numérique (plus de 750 millions d'euros de chiffre d'affaires), les GAFA, et faire en sorte que les entreprises soient "taxées là où elles réalisent leurs profits".
Egalement proposés, la mise en œuvre d'un SMIC "adapté à chaque pays européen", la poursuite de la réforme du travail détaché et l'accompagnement des "travailleurs face aux mutations", en proposant notamment une aide à la reconversion.
Vers une armée européenne?
A l’échelle du continent, LaREM semble vouloir participer activement à la création européenne en promouvant une directive sur l'éthique des entreprises "qui interdira l'accès au marché européen à toute entreprise ne respectant pas les exigences sociales et environnementales fondamentales."
Le projet d’armée européenne est également mis en avant, tout en assurant que cette dernière ne se substituerait pas aux armées nationales mais permettrait de "progresser vers une capacité d'intervention commune". Cela passerait par un traité, l'augmentation des dépenses militaires, et un "Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni".
Donner au Parlement européen le pouvoir de proposer des lois européennes, permettre qu'une pétition signée par un million de citoyens soit soumise aux institutions, et diminuer le nombre de commissaires européens sont d'autres propositions de ce programme.
A partir de ce jeudi, plusieurs conférences de presse des colistiers de Nathalie Loiseau seront organisées afin de développer de manière plus détaillée ces idées.