Les alliés arabes du Soudan soutiennent les militaires au pouvoir
Des milliers de Soudanais campent depuis près d’un mois devant le QG de l’armée à Khartoum pour réclamer un gouvernement civil, mais d’importants alliés arabes du Soudan ont décidé de soutenir les militaires au pouvoir, selon des analystes.
Le 11 avril, après des mois de manifestations populaires, l’armée a poussé à la sortie le président soudanais Omar el-Béchir qui tenait d’une main de fer ce vaste pays d’Afrique depuis près de 30 ans.
Depuis, le Conseil militaire de transition refuse de céder le pouvoir aux civils comme le réclame la rue.
Dans le monde arabe, des alliés clés du Soudan comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte semblent eux préférer que les généraux gardent le pouvoir.
“Il y a des signes clairs montrant que l’Egypte et des pays du Golfe ont mis tout leur poids derrière le Conseil militaire et l’ont ainsi enhardi”, souligne Eric Reeves, spécialiste du Soudan à l’université américaine Harvard.
Quelques jours à peine après le départ d’Omar el-Béchir, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite avaient appelé à “la stabilité” et à une “transition pacifique”.
Ils ont ensuite annoncé un soutien financier commun de trois milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), un coup de pouce bienvenu pour les nouveaux dirigeants dans un pays où la crise économique a alimenté les manifestations massives contre le régime.
Outre le soutien financier des pays du Golfe, le Conseil militaire semble bénéficier d’un appui diplomatique de l’Egypte actuelle présidente de l’Union africaine, relèvent des analystes.
Après avoir exigé mi-avril un transfert du pouvoir aux civils sous 15 jours, l’organisation régionale a finalement donné mercredi un nouveau délai de 60 jours aux militaires pour céder les rênes.
“Cela montre que ces pays jugent nécessaire de maintenir l’armée dans le conseil au pouvoir”, relève le rédacteur en chef de l’hebdomadaire économique soudanais Elaff, Khalid Tijani.