La France et l’Irak signent « une feuille de route stratégique » pour renforcer la coopération bilatérale
C’est en terrain connu que le premier ministre irakien Adel Abdel-Mehdi a effectué sa première visite à Paris, les 2 et 3 mai. Le lien personnel que cet économiste de 77 ans entretient avec la France, où il a étudié et vécu pendant vingt ans en exil avant de rentrer en Irak à la chute de Saddam Hussein, en 2003, est un atout que Paris entend mettre à profit pour renforcer sa coopération avec Bagdad, renouée à la faveur de la lutte commune contre l’organisation Etat islamique (EI).
Cette ambition, qui rejoint celle de l’Irak de diversifier ses partenariats pour s’extraire de la tutelle exclusive de ses deux parrains iranien et américain, a été formalisée par la signature d’une « feuille de route stratégique » dans les domaines de la sécurité, de la reconstruction, de la culture, de l’éducation et de l’économie.
« Partenaire de premier plan »
« La France s’engage et s’engagera encore davantage aux côtés de cet Irak uni, fédéral et démocratique, convaincue que c’est précisément ce modèle qui permettra la stabilité de votre pays et de toute la région »,a promis vendredi Emmanuel Macron, avant un déjeuner de travail avec M. Abdel-Mehdi. Alors que l’Irak est menacé de déstabilisation par le conflit qui oppose l’Iran à l’Arabie saoudite et aux Etats-Unis, M. Abdel-Mehdi a plaidé pour que Paris, qui partage une même position médiane sur le dossier, intercède en sa faveur auprès de Washington. « Plusieurs demandes de M. Abdel-Mehdi pour visiter Washington ont été refusées. Le président Trump est furieux, il estime qu’il n’y a pas le minimum de coopération côté irakien dans l’application des sanctions contre l’Iran », assure une source bien informée.