L'Allemagne a déjà rapatrié plusieurs enfants début avril, mais seulement en provenance d'Irak.
Une trentaine de proches de combattants allemands du groupe Etat islamique ont manifesté lundi devant le ministère des Affaires étrangères à Berlin pour le rapatriement de femmes et enfants détenus en Syrie. Ils ont demandé que le gouvernement prenne contact avec les forces kurdes sur place qui détiennent les veuves et enfants des islamistes décédés.
"Les petits-enfants,
pourquoi les blâmer ? De quoi sont-ils coupables ? Je ne comprends pas",
explique Shawani, 55 ans, grand-père de trois enfants nés en Syrie, âgés de
deux à quatre ans.
Comme dans d'autres pays
occidentaux, le débat fait rage en Allemagne au sujet du
sort de ces enfants. Les familles militent pour leur retour, soulignant qu'ils
sont victimes d'une situation qu'ils n'ont pas choisie, alors que les autorités
restent prudentes. Selon le ministère de l'Intérieur, au moins 59 enfants de
combattants jihadistes allemands de Daesh se trouvaient encore fin mars en
Syrie.
Un rapatriement en
avril
L'Allemagne a rapatrié
plusieurs enfants début avril, mais seulement en provenance d'Irak. Le ministre
de l'Intérieur, Horst Seehofer, avait alors estimé qu'ils étaient "des
victimes". Si des enfants ont été radicalisés, ils devraient être placés
sous la garde d'un organisme spécialisé mais "ne seront pas
enfermés", avait-il précisé.
Dans le cas spécifique de la Syrie, le ministère des Affaires étrangères a
expliqué en février qu'il avait connaissance de cas de ressortissants allemands
en détention dans le nord du pays, mais que l'assistance consulaire est très
difficile depuis la fermeture de l'ambassade à Damas en 2012.
Selon le ministère de l'Intérieur, au moins 66 combattants allemands de Daesh
sont actuellement prisonniers des Forces démocratiques syriennes (FDS),
constituées de combattants kurdes et arabes. Les FDS avaient proclamé fin mars
leur victoire contre Daesh, après avoir conquis son ultime fief dans l'est
syrien, au terme d'une offensive meurtrière soutenue par une coalition
internationale emmenée par Washington.