Emmanuel Macron et Sergio Mattarella, le président italien, se retrouvent à Amboise autour de Léonard de Vinci
Le jour exact du 500e
anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, Emmanuel Macronreçoit jeudi en Touraine son homologue
italien Sergio Mattarella, pour célébrer la culture européenne et l’amitié franco-italienne, après les tensions des derniers mois. Le
2 mai 1519, le peintre et savant génial (né en 1452) s’éteignait dans le
château du Clos-Lucé d’Amboise, trois ans après avoir été invité en France par
le roi François Ier.
Avec son épouse Brigitte
et le ministre de la Culture
Franck Riester, le chef
de l’Etat se recueillera avec Sergio Mattarella sur la tombe du peintre.
L’artiste repose depuis la Révolution à la chapelle Saint-Hubert du château
royal d’Amboise. Après des visites au château royal d’Amboise et à celui du
Clos-Lucé où ils déjeuneront, les deux chefs d’Etat se rendront à Chambord où
ils passeront une heure et demie avec 500 jeunes français et italiens pour
célébrer la Renaissance.
Contexte électoral
Début mars, Emmanuel Macron
avait convié Sergio Mattarella, avec qui il entretient des relations très
cordiales, pour cet anniversaire à Amboise et à Chambord, plus grand château de
la Loire. Le chantier du château a commencé quelques mois après la mort du
peintre mais serait inspiré de ses plans, notamment pour son escalier à double
révolution.
La rencontre entre les deux
présidents s’inscrit dans le contexte des élections européennes, où les
populistes identitaires pourraient peser davantage au Parlement européen.
Sergio Mattarella, souligne l’Elysée, a joué un « rôle essentiel »
ces derniers mois pour la reprise du dialogue entre Paris et Rome après la plus
grave crise diplomatique entre les deux pays depuis la Seconde Guerre mondiale.
Crise diplomatique inédite depuis la
guerre
Le gouvernement populiste au
pouvoir et celui d’Emmanuel Macron se sont affrontés pendant des mois sur
l’immigration clandestine, le soutien manifesté en Italie aux « gilets
jaunes » mais aussi sur Léonard, Rome reprochant à la France de
s’approprier l’héritage du peintre.
La crise a culminé début
février quand le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio a rencontré le
« gilet jaune » Christophe Chalençon. Pour protester, Paris a rappelé temporairement
son ambassadeur en Italie. « Quand notre ambassadeur, revenu à Rome, a
rencontré le président Mattarella, les mots ont baissé d’un ton, nous avons vu
moins de provocations » du gouvernement italien, note l’Elysée. Plusieurs
rencontres ministérielles ces dernières semaines ont contribué à apaiser la
crise.
Sergio Mattarella sera
accueilli par le ministre de la Culture, jeudi à 9h sur le parvis de la
cathédrale Notre-Dame, en partie brûlée par un vaste incendie qui a ému dans le monde, avant de
partir pour Amboise.