Syrie: près de 140.000 déplacés par les combats dans le nord-ouest
Près de 140.000
personnes ont été déplacées depuis février par les combats dans le nord-ouest
de la Syrie, où le régime de Bachar al-Assad mais
aussi son allié russe pilonnent un bastion jihadiste, a annoncé mercredi l'ONU.
A titre de comparaison, ce chiffre représente
plus du double du nombre de déplacés en quatre mois de combats pour déloger le
groupe Etat islamique (EI) de l'est syrien. Plus de 63.000 personnes avaient
fui ces violences entre le 4 décembre et le 31 mars, selon
l'ONU.
Le pilonnage de cette province, mais aussi de
territoires dans les régions voisines de Hama et Alep, a fait des dizaines de
morts, poussant les civils à fuir pour trouver notamment refuge dans des camps
de déplacés surpeuplés près de la frontière avec la Turquie.
Rien que pour le mois d'avril, plus de 32.500
personnes ont quitté leurs foyers dans les gouvernorats d'Alep, d'Idleb et de
Hama, a-t-il précisé.
Les bombardements ces derniers jours ont visé
entre autres le village d'Al-Qassabiyah. "La majorité des habitants se
sont apparemment déplacés vers des villages plus sûrs en raison des
hostilités", a ajouté M. Swanson.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH) a fait état mercredi de violents bombardements de l'armée syrienne
visant plusieurs secteurs du sud de la province d'Idleb et de la province
voisine de Hama, qui ont tué au moins sept civils.
Les Etats-Unis ont appelé mardi Moscou et le
régime syrien à se conformer à leurs engagements et à mettre fin à
l'"escalade" des violences dans la région d'Idleb.
La province et les territoires insurgés
adjacents abritent quelque trois millions d'habitants, dont la moitié sont des
déplacés venus d'autres bastions rebelles reconquis par Damas.
Depuis septembre 2018, Idleb fait l'objet
d'un accord négocié par Moscou et Ankara, qui parraine certains groupes
rebelles, prévoyant la mise en place d'une "zone démilitarisée"
séparant les secteurs jihadistes et insurgés des zones gouvernementales
attenantes.
Cet accord a permis à Idleb d'éviter une
offensive d'envergure de l'armée syrienne mais le régime poursuit ses frappes.
L'aviation russe a également bombardé récemment la province, mais de manière
plus sporadique, selon l'OSDH.
Déclenché en 2011 avec la
répression de manifestations pro-démocratie par le régime, le conflit en Syrie
a fait plus de 370.000 morts.