Publié par CEMO Centre - Paris
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Tel père tel fils. Bilal Erdogan vole la Turquie sous le couvert d'un travail de charité

mardi 30/avril/2019 - 06:01
La Reference
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Recep Tayyip Erdoğan est arrivé sur le trône avec l'aide de plusieurs personnalités du parti de la justice et du développement (AKP) dont Ahmed Davodoglu et Abdullah Gul, mais le président turc les a rapidement exclus de la vie politique, afin qu’ils ne contestent pas son pouvoir.

Croyant que son entourage a les mêmes caractéristiques que lui, Erdogan voulait assurer sa propre sécurité. Il a cherché à propulser ses fils sur la scène politique, afin de leur permettre de lui succéder à la tête du « califat familial ».

Bilal Recep Tayyip Erdogan est entré dans la sphère publique turque par le biais d'une association caritative appeléeTurgav qui s'adresse directement à la jeunesse turque. Il a essayé d'embellir son père et du régime au pouvoir.

Bilal Erdoğan a fondé cette association en 1996, deux ans à peine après l’accession par son père à la présidence de la ville d’Istanbul, ce qui semble confirmer qu’Erdogan envisageait de prendre le contrôle du pays dès le premier jour de son apparition sur la scène politique turque.

Le malaise de Bilal Erdogan a commencé lorsqu'Omot Oran, représentant du parti d'opposition républicain, a décidé de soumettre en 2013 une interrogation parlementaire à Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre. Oran accusait Erdogan d’avoir facilité le transfert de terrains appartenant à l’Etat à son fils, à des prix inférieurs aux prix officiels.

Mais le gouvernement de l'AKP a continué à fermer les yeux sur les crimes du fils d'Erdoğan. Le gouvernement a octroyé à l’association un terrain d'une valeur de 600 millions de lires turques, avec droit d’exploitation pendant 30 ans, et la Fondation Bilal a annoncé la construction d'une université sur ce terrain nommée Ibn Khaldoun.  même si le terrain valait en réalité beaucoup plus que cela.

L'année suivante, la municipalité d'Istanbul a octroyé à l’association plus de 40 millions de lires pour services publics, avec le droit de louer des bâtiments gouvernementaux dans les quartiers proches d'Istanbul, selon le quotidien turc Sul Khobar.

Les scandales de la Fondation Turgav, propriété du fils d'Erdogan, ne se sont pas arrêtés là. Ils comprennent des transferts de propriété, des locations de dizaines d'établissements et de biens immobiliers gouvernementaux, ainsi que le blanchiment d'argent avec le gouvernement iranien, le tout sous les yeux d'Erdogan.

Les juges d’Erdogan, la corruption en échange de la protection et de l'obéissance

Le pouvoir judiciaire est la clé de la démocratie et de la liberté dans tous les pays du monde. Mais la situation est différente en Turquie. Les juges turcs doivent loyauté et obéissance au parrain du terrorisme mondial, le président turc Recep Tayyip Erdogan, et au parti au pouvoir, le parti de la Justice et du développement (AKP). Un tribunal turc a arrêté vendredi 19 avril, la campagne du nouveau maire d'Istanbul, Akram Emamoglu, en faveur d’une révision de la base de données électronique de la municipalité.

Oglu avait demandé une enquête détaillée sur les pratiques de l'AKP à Istanbul lors des dernières élections qui se sont déroulées le 31 mars 2019.

Selon la presse turque, le tribunal administratif d'Istanbul n’a trouvé aucun argument judiciaire justifiant la campagne d'Imam Emoglu en faveur d’une révision de la base de données électronique de la municipalité.

Après avoir remporté la présidence de la municipalité d'Istanbul, Oglu avait demandé aux employés du comité d'inspection municipal, ainsi qu’à trois autres experts, d'examiner la base de données électronique et leur avait fourni des documents condamnant le régime turc.

Les ingérences du régime turc dans les affaires de la justice sont très courantes. Un ancien juge a révélé au journal turcJamhurit, dans un entretien publié en 2018 qu'Erdogan était directement intervenu dans le travail du pouvoir judiciaire, après l’émission d'un mandat d'arrêt à l'encontre de son fils Bilal en décembre 2013. Il aurait téléphoné aux instances judiciaires et leur a demandé d'empêcher les plaignants de poursuivre son fils Bilal.

Pour assurer ses intérêts personnels et ceux de sa famille, Erdogan a cherché à contrôler les plus hautes juridictions et autorités judiciaires en Turquie. Karam Said, chercheur spécialisé dans les affaires turques affirme que Recep Tayyip Erdogan cherche depuis longtemps à contrôler la justice. Un grand nombre de juges membres du Parti de la justice et du développement, a été nommé au sein de l’appareil judiciaire en 2013.

Karam ajoute dans des déclarations à Al-Marje’ que les autorités turques avaient, en avril 2017, limogé 45 juges et procureurs, dans le contexte du coup d'Etat de juillet 2016, soulignant qu'Erdogan a cherché à promulguer des lois qui sont contre les autorités judiciaires dans le pays.


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