Tel père tel fils. Bilal Erdogan vole la Turquie sous le couvert d'un travail de charité
Recep Tayyip Erdoğan est arrivé sur le trône
avec l'aide de plusieurs personnalités du parti de la justice et du
développement (AKP) dont Ahmed Davodoglu et Abdullah Gul, mais le président
turc les a rapidement exclus de la vie politique, afin qu’ils ne contestent pas
son pouvoir.
Croyant
que son entourage a les mêmes caractéristiques que lui, Erdogan voulait assurer
sa propre sécurité. Il a cherché à propulser ses fils sur la scène politique,
afin de leur permettre de lui succéder à la tête du « califat
familial ».
Bilal
Recep Tayyip Erdogan est entré dans la sphère publique turque par le biais
d'une association caritative appeléeTurgav qui
s'adresse directement à la jeunesse turque. Il a essayé d'embellir son père et
du régime au pouvoir.
Bilal Erdoğan
a fondé cette association en 1996, deux ans à peine après l’accession par son
père à la présidence de la ville d’Istanbul, ce qui semble confirmer qu’Erdogan
envisageait de prendre le contrôle du pays dès le premier jour de son
apparition sur la scène politique turque.
Le malaise
de Bilal Erdogan a commencé lorsqu'Omot Oran, représentant du parti
d'opposition républicain, a décidé de soumettre en 2013 une interrogation
parlementaire à Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre. Oran accusait
Erdogan d’avoir facilité le transfert de terrains appartenant à l’Etat à son
fils, à des prix inférieurs aux prix officiels.
Mais le
gouvernement de l'AKP a continué à fermer les yeux sur les crimes du fils
d'Erdoğan. Le gouvernement a octroyé à l’association un terrain d'une valeur de
600 millions de lires turques, avec droit d’exploitation pendant 30 ans, et la
Fondation Bilal a annoncé la construction d'une université sur ce terrain
nommée Ibn Khaldoun. même si le terrain valait en réalité beaucoup plus
que cela.
L'année
suivante, la municipalité d'Istanbul a octroyé à l’association plus de 40
millions de lires pour services publics, avec le droit de louer des bâtiments
gouvernementaux dans les quartiers proches d'Istanbul, selon le quotidien turc Sul Khobar.
Les
scandales de la Fondation Turgav, propriété du fils d'Erdogan, ne se sont pas
arrêtés là. Ils comprennent des transferts de propriété, des locations de
dizaines d'établissements et de biens immobiliers gouvernementaux, ainsi que le
blanchiment d'argent avec le gouvernement iranien, le tout sous les yeux
d'Erdogan.
Les juges d’Erdogan, la corruption en échange
de la protection et de l'obéissance
Le pouvoir
judiciaire est la clé de la démocratie et de la liberté dans tous les pays du
monde. Mais la situation est différente en Turquie. Les juges turcs doivent
loyauté et obéissance au parrain du terrorisme mondial, le président turc Recep
Tayyip Erdogan, et au parti au pouvoir, le parti de la Justice et du
développement (AKP). Un tribunal turc a arrêté vendredi 19 avril, la campagne
du nouveau maire d'Istanbul, Akram Emamoglu, en faveur d’une révision de la
base de données électronique de la municipalité.
Oglu avait
demandé une enquête détaillée sur les pratiques de l'AKP à Istanbul lors des
dernières élections qui se sont déroulées le 31 mars 2019.
Selon la
presse turque, le tribunal administratif d'Istanbul n’a trouvé aucun argument
judiciaire justifiant la campagne d'Imam Emoglu en faveur d’une révision de la
base de données électronique de la municipalité.
Après avoir remporté la présidence de la municipalité
d'Istanbul, Oglu avait demandé aux employés du comité d'inspection municipal,
ainsi qu’à trois autres experts, d'examiner la base de données électronique et
leur avait fourni des documents condamnant le régime turc.
Les
ingérences du régime turc dans les affaires de la justice sont très courantes.
Un ancien juge a révélé au journal turcJamhurit,
dans un entretien publié en 2018 qu'Erdogan était directement intervenu dans le
travail du pouvoir judiciaire, après l’émission d'un mandat d'arrêt à
l'encontre de son fils Bilal en décembre 2013. Il aurait téléphoné aux
instances judiciaires et leur a demandé d'empêcher les plaignants de poursuivre
son fils Bilal.
Pour
assurer ses intérêts personnels et ceux de sa famille, Erdogan a cherché à
contrôler les plus hautes juridictions et autorités judiciaires en Turquie.
Karam Said, chercheur spécialisé dans les affaires turques affirme que Recep
Tayyip Erdogan cherche depuis longtemps à contrôler la justice. Un grand nombre
de juges membres du Parti de la justice et du développement, a été nommé au
sein de l’appareil judiciaire en 2013.
Karam ajoute dans des déclarations à Al-Marje’ que les autorités
turques avaient, en avril 2017, limogé 45 juges et procureurs, dans le contexte
du coup d'Etat de juillet 2016, soulignant qu'Erdogan a cherché à promulguer
des lois qui sont contre les autorités judiciaires dans le pays.