Les décisions de Macron mettent le gouvernement au pied du mur
Jacques Chirac disait, à propos de son ministre Nicolas Sarkozy: «Je décide, il exécute.» Jeudi, lors de sa conférence de presse, le président de la République a fixé son cap. Il revient désormais au premier ministre de traduire ses intentions en actes. D’autant plus que, sur un certain nombre d’annonces - baisse de l’impôt sur le revenu, suppression de niches fiscales, d’«organismes inutiles», «nouvel acte de décentralisation» -, les modalités comme le calendrier de la mise en œuvre restent à définir. Ce qui laisse le champ libre au chef du gouvernement. «Le premier ministre ressort renforcé de la séquence, décrypte un ministre de poids. Tout repose sur lui, il reprend sa place plus naturellement.»«La représidentialisation d’Emmanuel Macron laisse beaucoup d’espace pour la discussion et le débat en interne», se félicite un cadre du groupe La République en marche. «C’est le retour de la politique.»
C’est dans ce contexte que le premier ministre, Édouard Philippe, organise un séminaire gouvernemental, lundi, dans les salons de Matignon, «afin de mettre en musique le plus rapidement possible les annonces», souligne son entourage. Avec, pour la première fois du quinquennat, la participation, l’après-midi, des responsables parlementaires de LREM et du MoDem. «Ça fait partie de la nouvelle méthode, commente-t-on à Matignon. Le premier ministre a souhaité associer la majorité pour plus de cohérence, de fluidité pour ce nouveau temps du quinquennat.» La matinée sera consacrée à une session de travail sur les «chantiers prioritaires» : «L’emploi et l’accompagnement des transitions, le nouvel acte de décentralisation et la transformation des administrations publiques, travailler davantage.» Un point sur la «mobilisation» en vue des européennes est aussi à l’ordre du jour.