Syrie: malgré la présence russe et turque, escalade dans les provinces du nord
Dans
la zone de désescalade englobant les provinces de Hama, Idleb, Alep et
Lattaquié, dans le nord de la Syrie, l’escalade a atteint des sommets cette
semaine. L’Observatoire des droits de l’homme a dénombré 130 morts, dont près
de la moitié des civils, depuis le 20 avril.
La Russie, qui parraine avec la Turquie la
trêve conclue en septembre dernier, participe aux opérations militaires dans
les provinces du nord à travers son aviation, qui multiplient les raids.
Les troupes gouvernementales syriennes
intensifient aussi leurs tirs d’artillerie qui visent tous les jours des
dizaines de cibles.
L’armée turque, elle, continue de faire
circuler des patrouilles dans les 12 régions convenues avec les Russes, et
observe les violations de la trêve sans intervenir.
Les jihadistes, quant à eux, élargissent le
champ de bataille en bombardant la ville de Lattaquié et la base aérienne russe
de Hmeimim.
Les combats sont de plus en plus violents
et meurtriers, et pourtant, un embrasement généralisé de tous les fronts,
prélude à une grande offensive, ne semble pas imminent.
Une telle opération d’envergure ne peut
avoir lieu dans le consentement de la Turquie, que la Russie souhaite ménager
pour des raisons géopolitiques. Et Ankara ne semble pas pressé d’en finir avec
les groupes jihadistes tant que le sort des régions contrôlées par les Kurdes
et protégées par les Américains n’est pas connu.
La guerre d’usure dans cette région où
vivent quatre millions de civils est donc appelée à se poursuivre dans les
semaines à venir.