Publié par CEMO Centre - Paris
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A Dijon, depuis vingt-quatre semaines, « gilets jaunes » et passants se croisent sans se côtoyer

dimanche 28/avril/2019 - 11:00
La Reference
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Le rituel est immuable : chaque samedi, depuis vingt-quatre semaines, des centaines de « gilets jaunes » se regroupent place de la République, à Dijon, aux abords de la préfecture, avant de parcourir la ville. Cette mobilisation draine des manifestants à des dizaines de kilomètres à la ronde, venant souvent de départements limitrophes.

Samedi 27 avril, un petit crachin qui a finalement viré à la franche averse n’a pas suffi à les décourager. Les « gilets jaunes » – ils sont 300 ce week-end estime la police – se lancent dans leur traditionnel défilé urbain ; il se termine, comme toujours, plus de trois heures plus tard, devant les grilles de la préfecture, sous les gaz lacrymogènes et les explosions de pétards.

Le passage du cortège n’étonne plus. Les passants s’arrêtent, certains photographient, avant de reprendre leurs achats dans le cœur commerçant de la ville. Comme si de rien n’était.

« C’est vrai qu’on piétine, je comprends les gens qui se demandent ce que l’on fiche ; si j’étais hors du mouvement, je penserais sans doute comme eux », déclare Maxime, un doctorant qui bosse chez McDo. Le jeune homme n’avait jamais manifesté, assure-t-il, mais il est devenu un vrai activiste au sein des « gilets jaunes », dont il modère l’un des groupes Facebook. Grimé de noir, il fait immanquablement penser aux black blocs, dont il n’est pas, mais qu’il admire, car leur organisation tranche avec le joyeux bazar en jaune : « Au moins, ils prennent leur mouvement au sérieux », estime-t-il.

« S’il y a de la casse, je ne préfère pas traîner »

Si ce samedi la mobilisation demeure faible, loin des 3 000 manifestants des débuts du mouvement, ce n’est sans doute pas à la suite des déclarations du président de la République, jeudi 25 avril, qui semblent avoir laissé les « gilets jaunes » dijonnais de glace.

« Il n’y a aucune mesure concrète, immédiate, mais au moins a-t-on échappé aux petites phrases assassines, ce qui explique le calme de la manifestation », commente Emmanuel, un quadragénaire archéologue, qui a rejoint le mouvement depuis une vingtaine de semaines.

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