Conférence de presse d'Emmanuel Macron: "On veut qu'il renverse la table"
L'ancien monde est de retour à l'Elysée. Comme François Hollande et Nicolas Sarkozy avant lui, Emmanuel Macron va se livrer pour la toute première fois à l'exercice de la conférence de presse pour tenter de sortir de la crise des gilets jaunes. Lors de ce rendez-vous dans la salle des fêtes de l'Elysée où plusieurs centaines de journalistes prendront place, le chef de l'Etat doit officialiser ses décisions post-grand débat.
Baisses d'impôts pour les classes moyennes, réindexation des petites retraites, référendums locaux et "suppression" de l'ENA: les mesures qui figuraient dans le discours présidentiel annulé in extremis lundi dernier à cause de l'incendie de Notre-Dame, ont déjà été dévoilées par la presse. Charge au président de la République de réussir à "épater", à expliquer et à réconcilier, explique notre éditorialiste politique, Christophe Barbier.
Selon Christophe Barbier, la conférence de presse devra également être un mode d'emploi des mesures.
"Dans une conférence de presse, on doit répondre à des questions sur des détails. Et le mode d'emploi, par exemple, c'est si on ne ferme pas d'écoles ou d'hôpitaux, comment fait-on pour gérer les classes creuses et fermer des classes? Comment fait-on pour gérer les services qui n'ont plus assez de patients et qui pour des raisons de sécurités doivent fermer eux aussi? De la même manière, s'il doit y avoir de nouvelles tranches de l'impôt sur le revenu, lesquelles? Pour obtenir quel but? Permettre à ceux qui ont des petits revenus d'avoir un gain de pouvoir d'achat? Permettre à ceux qui sont au chômage de rentrer dans l'emploi, sans se dire qu'avec les impôts plus les frais ils font une mauvaise affaire?
Emmanuel Macron devra enfin s'appliquer à être "rassurant" pour "refaire un collectif, une nation, un peuple qui n'est pas simplement composé de gilets jaunes d'un côté et d'anti-gilets jaunes de l'autre (…). Evidemment il faudra plus qu'une conférence de presse pour cela, mais ça commence demain (jeudi)", estime Christophe Barbier.
"L'acte 2 du quinquennat c'est un point de départ. Ça ne peut pas être simplement la fermeture de six mois de conflit", conclut-il.