Emmanuel Macron fâche la Turquie après avoir reçu des Kurdes syriens
Le chef de
l'État a reçu une délégation des forces arabo-kurdes engagées en Syrie contre
l'EI et l'a assurée de la poursuite du soutien de la France. La Turquie a vivement critiqué vendredi le
président français Emmanuel Macron pour avoir reçu plus tôt dans la
journée une délégation de combattants arabo-kurdes engagés en Syrie qu'Ankara qualifie de
« terroristes ». « Nous condamnons l'accueil par le président
français Emmanuel Macron d'une délégation des soi-disant "Forces
démocratiques syriennes" (FDS) », a déclaré dans un communiqué le porte-parole
du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
Le chef de
l'État français a reçu vendredi une délégation des FDS, une coalition
arabo-kurde engagée en Syrie contre le groupe État islamique (EI), l'assurant
de « la poursuite du soutien actif de la France dans la lutte contre Daech ».
Selon des membres de la délégation, Emmanuel Macron s'est engagé à maintenir
des forces françaises aux côtés des FDS et à soutenir financièrement la
reconstruction et les services publics dans l'administration semi-autonome
kurde.
Appuyées
par une coalition internationale emmenée par les États-Unis, les FDS, un groupe
dominé par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), ont été en
première ligne de la lutte contre l'EI. Les FDS ont annoncé
le 23 mars la fin du « califat » proclamé en 2014 par
l'organisation jihadiste sur les territoires alors conquis en Irak et en Syrie.
Depuis, ces forces, qui contrôlent une partie du territoire du nord de la
Syrie, continuent à traquer les jihadistes dans l'est du pays.
Depuis
2016, la Turquie a lancé deux offensives visant les positions des YPG dans le
nord de la Syrie et menace régulièrement de lancer de nouvelles opérations.
Ankara redoute en effet de voir s'installer le long de sa frontière un embryon
d'État kurde susceptible de renforcer les velléités séparatistes sur le sol
turc. « La Turquie n'hésitera pas à prendre les mesures qu'elle estime
nécessaires pour protéger sa sécurité nationale », a déclaré vendredi le
porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.