Publié par CEMO Centre - Paris
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La corruption du fils du sultan ottoman s'étend aux dotations charitaires

vendredi 19/avril/2019 - 07:30
La Reference
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Les enquêtes sur des affaires de corruption menées au cours des derniers mois ont révélé que Bilal Erdoğan avait illégalement la main sur des fonds publics en Turquie avec l'aide de nombreux hommes de son père, notamment le Secrétaire général du Département des dotations. Celui-ci a mis à sa disposition des terrains et des bâtiments archéologiques choisis pour une durée de 49 ans sans contrepartie. 

Un membre du Parti de la Justice et de Développement (AKP), qui est à la tête d'une municipalité dans la province de Fatih, a mis gratuitement à sa disposition une résidence estudiantine construite par le budget de l'Etat pour un moratoire de 25 ans.

Aussi a-t-il reçu de la part de la Direction générale de la Propriété nationale 9 acres et 800 mètres carrés pour un moratoire de 30 ans.

Bilal Erdoğan dirigeait un organisme de bienfaisance qui prétendait fournir un travail caritatif pour éduquer et développer les capacités des jeunes, mais celui-ci s’étendit rapidement à 21 résidences des étudiants, 3 pensions et 160 millions de lires. Il a donc commencé ses projets d’investissement dans les universités et les jardins d’enfants afin de former une génération soumise à son père.

Bilal (37 ans) a transformé les donations pour cacher ses transactions suspectes et gérer ses opérations de blanchiment d’argent. Il a également exploité sa proximité avec son père pour faciliter l’obtention par les hommes d’affaires de vastes étendues de terres en échange de cadeaux et de récompenses généreuses.

Selon l’enquête, Bilal est devenu un magnat en utilisation la renommé de son père bien que celui ne cesse de prétendre que son fils n’est qu’un petit investisseur dans le domaine alimentaire. Le vice-président du Parti républicain du peuple (CHP) a déclaré récemment que le fils d’Erdoğan était propriétaire de 15 restaurants, et non cinq comme il le prétend, et qu’il avait passé des accords avec une société brésilienne d’importation de café. 

Aussi indique-t-il des informations confirmant le désir d’Erdoğan « Junior » d'entrer dans le secteur des pâtisseries, en plus de posséder une entreprise alimentaire et d'autres produits cosmétiques.

Parmi les noms impliqués dans les transactions illégales avec le fils du sultan figure le nom d’Ossama Qutb, neveu du défunt dirigeant des Frères musulmans Sayyed Qutb, qui a obtenu la citoyenneté égyptienne sous le président Mohamed Morsi pour son association avec les dirigeants des Frères musulmans interdits en Égypte.

Bilal a également saisi, sous le couvert du Waqf, 15 acres situés sur la côte du lac Sabanga, l'une des meilleures régions de Turquie, sous prétexte "d'étendre cette donation au service du peuple turc".

Selon le vice-président du CHP, Recep Tayyip Erdoğan, alors Premier ministre, l'avait contacté pour lui demander d'empêcher les plaignants de poursuivre son fils Bilal lors d'une enquête sur des affaires de corruption en décembre 2013, a rapporté le quotidien turc Gomhurit.

« Le Premier ministre (Erdogan) m'a dit par téléphone que Zakaria Oz, procureur adjoint d'Istanbul à l'époque, faisait des choses illégales », a déclaré Ocour lors d'une audience devant la Cour de cassation du 9ème Arrondissement.

"Selon les informations reçues, Oz était en train d'assister à un mémorandum pour mener une opération visant la perquisition au domicile d'Erdogan afin d'arrêter son fils Bilal."

Ocor, qui est détenu depuis plus de deux ans pour appartenance au mouvement Fathallah Gulen, a déclaré que M. Erdogan lui avait demandé de l'aide pour faire cesser ces actes, qu'il a qualifiés d '"illégaux".

Necmettin Bilal Erdoğan est né en 1981 et, bien qu'il ne soit pas le fils aîné du président, il a été le plus important et le plus actif au cours des dernières années. Il est l’objet de plusieurs accusations et insultes internes et externes. Il est le plus proche de son père et la famille n’est pas contre de ses activités commerciales importantes. 

Par contre, le fils aîné du présidentAhmet Burak Erdoğan apparaît rarement dans les médias. Sa vie est gardée secrète et les informations disponibles à son sujet sont rares.

Les dernières accusations portées contre Bilal Erdogan sont venues de Russie, de hauts responsables des médias et de l’État qui ont mentionné son nom et déclaré qu’il traitait directement avec le pétrole de l’État. Le président russe Vladimir Poutine avait accusé en personne la "famille d’Erdogan" qui traiterait avec Daesh. Lors de sa récente interview avec Al-Jazeera (Qatar), ces accusations ont amené Erdoğan à dire qu'"il y a des mensonges toutes faites contre ma fille et mon fils. Mon fils n’a rien à voir avec le pétrole de Daesh. Il effectue des tâches simples dans le secteur alimentaire. Ils disent que ma fille soigne des blessés de Daesh en Turquie puis les ramène en Syrie. C'est une fausse calomnie, une humiliation." 

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mohamed Gawish Oglu, a également appelé la Russie à rester à l'écart des "accusations et des mensonges portés contre la famille du président Erdoğan, dans le contexte de la chute de l'avion russe par la Turquie".


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