Publié par CEMO Centre - Paris
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Deux soeurs auraient régné en même temps sur l’Égypte

jeudi 18/avril/2019 - 10:41
La Reference
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Toutankhamon a été précédé sur le trône égyptien par deux de ses sœurs, montre une analyse iconographique minutieuse menée par une égyptologue et historienne de l'art de l'UQAM.

Les travaux de Valérie Angenot, professeure en histoire de l'art et spécialiste de la sémiotique visuelle, laissent à penser que les deux femmes sont montées ensemble sur le trône à la mort de leur père Akhenaton, sous un nom de couronnement commun.

La plus jeune devait avoir 12 ans, et la plus vieille 15 ans. Elles n'ont pas régné plus de 4 ans. 

 Valérie Angenot

À ce moment, leur frère Toutankhamon, alors âgé de quatre ou cinq ans, était encore trop jeune pour prendre les rênes du pouvoir.

Confusion pharaonique

Depuis une cinquantaine d’années, les égyptologues savaient qu’une reine était montée sur le trône d’Égypte entre le décès du pharaon Akhenaton et l’avènement de son fils Toutankhamon (-1336 à -1327 av. J.-C.)

 L’étude de certaines pièces du trésor de l’enfant-roi, découvert en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter, avait révélé que Toutankhamon avait usurpé jusqu'à 80 % du matériel funéraire d’une reine-pharaonne du nom de Neferneferouaton Ankhkheperure qui l’avait précédée.

               

Les experts ont longtemps été perplexes quant à l’identité de cette femme de pouvoir.

Plusieurs pensaient qu’il s’agissait de la reine Nefertiti, épouse d’Akhenaton, qui se serait autoproclamée « roi » à la mort de son époux.

D’autres estimaient qu’elle était la fille aînée d’Akhenaton, la princesse Méritaton.

Les deux théories possédaient des arguments défendables, mais plusieurs zones d’ombre restaient à éclaircir.

L’iconographie au service de l’histoire

Le pharaon Akhenaton, qui a eu six filles et un fils tardif, de constitution fragile, avait épousé sa fille aînée Méritaton dans l’objectif de la préparer à sa succession et la légitimer.

Toutefois, certains documents épigraphiques semblent indiquer qu’il a ensuite associé au pouvoir une autre de ses filles, Neferneferouaton Tasherit, comme « roi » d’Égypte. Les deux sœurs seraient ainsi montées ensemble sur le trône à sa mort, sous un nom de couronnement commun, ce qui a contribué à semer la confusion chez les experts de l’Égypte ancienne.

La Pre Angenot affirme que certaines sculptures de têtes royales anonymes faisant référence à Akhenaton ou à Nefertiti sont dans les faits des portraits reconnus des princesses.

C’est le cas, selon elle, d’une tête aux traits féminins préservée au Kestner Museum de Hanovre, en Allemagne, et identifiée jusqu’alors à un « Akhenaton jeune », bien que stylistiquement datée de la fin de son règne.

 

Nouvelle théorie, nouveau débat

Ces travaux ont été présentés lors de la conférence annuelle de l’American Research Center in Egypt qui s’est déroulée à Alexandria en Virginie, aux États-Unis. Ils devraient être publiés dans une revue scientifique dans quelques mois.

Il faut savoir que l’hypothèse de deux reines-pharaonnes sur le trône d’Égypte n’avait jamais été envisagée jusqu’ici par les égyptologues.

Mon hypothèse a été étonnamment bien accueillie. Je m’attendais à un accueil 50/50, mais plusieurs participants ont noté que plusieurs choses avaient maintenant un sens grâce à cette explication. Cela demeure quand même sujet à discussion, et certains s’opposent déjà à la théorie.

 Valérie Angenot

Elle apporte en fait un éclairage nouveau à bon nombre d’artefacts qui font débat depuis près d’un siècle.

Mon hypothèse a été étonnament bien acc

En outre, Mme Angenot a dévoilé, grâce à une analyse sémiotique de la gestuelle égyptienne, que l’acte de « caresser le menton » qui figure sur la stèle n’était attesté dans le répertoire iconographique égyptien que pour les filles d’Akhenaton et Nefertiti.

 


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