En Libye, des tirs de roquettes sur la capitale Tripoli
Fayez al-Sarraj, le chef du
gouvernement, a accusé son rival, Khalifa Haftar de « crimes de
guerre ». Depuis le début le 4 avril, le maréchal mène une offensive
sur la capitale.
Au moins trois personnes ont été tuées mardi
16 avril au soir dans des tirs de roquettes sur la capitale libyenne
Tripoli, cible depuis le 4 avril d’une offensive meurtrière du maréchal
Khalifa Haftar, selon un porte-parole des services de secours, Oussama Ali.
M. Ali a fait état également d’une dizaine de blessés.
Au moins sept puissantes explosions ont secoué le centre
de la ville, selon des journalistes de l’AFP. Des colonnes de fumée se sont
élevées peu après au-dessus du quartier d’Abou Slim dans le sud de la capitale,
touché par plusieurs roquettes, selon des témoins. C’est la première fois que
le centre de la capitale est touché par les combats qui marquent d’habitude une
pause à la tombée de la nuit. Les tirs de roquettes n’ont pas été revendiqués.
Fayez Al-Sarraj, le chef du gouvernement libyen d’union
nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, s’est rendu dans la
nuit de mardi à mercredi dans les quartiers d’Abou Slim et d’Al-Antissar, dans
le sud de Tripoli, les plus touchés par les tirs. Sur place, il a dénoncé «
la sauvagerie et la barbarie » de son rival le maréchal Khalifa
Haftar, qu’il a qualifié de « criminel de guerre »dans une vidéo
publiée par son service de presse. « Nous allons présenter demain tous
les documents à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et
crimes contre l’humanité », a-t-il ajouté.
De violents combats depuis le 4 avril
M. Sarraj a estimé qu’il était « de la
responsabilité juridique et humanitaire du Conseil de sécurité de l’ONU et de
la communauté internationale de tenir ce criminel responsable de ses actes ».
Dans un communiqué, l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a
démenti être à l’origine des tirs, rejetant la responsabilité sur « les
milices terroristes qui contrôlent la capitale ».
Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 blessées,
dont des civils, depuis le lancement le 4 avril d’une offensive de l’ANL
du maréchal Haftar pour conquérir Tripoli, selon un bilan de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) arrêté dans la matinée. A Genève, le porte-parole de
l’OMS, Tarik Jasarevic, a précisé qu’au moins 14 civils avaient été tués et 36
blessés dans les combats.
Des combats violents opposent depuis le 4 avril en
banlieue sud de Tripoli les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA),
reconnu par la communauté internationale, à l’ANL autoproclamée du maréchal
Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de la capitale, siège
du GNA. En plus des combats au sol, les deux camps mènent quotidiennement des
raids aériens et s’accusent mutuellement de viser des civils.