Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : l’oncle de Bachar al-Assad va être jugé en France

mercredi 17/avril/2019 - 09:49
La Reference
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L’ex-vice président syrien Rifaat al-Assad, 81 ans, est soupçonné de s’être frauduleusement bâti un empire immobilier dans l’Hexagone.

Sa mise en examen en juin 2016 soumettait déjà l’ex-vice président syrien à un contrôle judiciaire qui limite ses déplacements à l’international. Mais Rifaat al-Assad, oncle de l’actuel dictateur, aura bien un procès en France. L’homme de 81 ans, qui a fui son pays après un coup d’Etat raté contre son frère en 1984, est soupçonné de s’être frauduleusement bâti un empire immobilier estimé à 90 millions d'euros dans l’Hexagone après cet exil.

L’oncle de Bachar al-Assad a toujours soutenu devant les enquêteurs que sa fortune provenait des largesses du royaume saoudien. Des justifications qui ne les ont pas convaincus et encore moins le juge parisien Renaud Van Ruymbeke, qui a décidé de le renvoyer sur les bancs des prévenus. Il sera jugé pour « blanchiment en bande organisée » de fraude fiscale aggravée et de détournements de fonds publics aux dépens de l’Etat syrien, selon l’ordonnance signé par le magistrat le 15 avril.

Deux hôtels particuliers, une quarantaine d’appartements, un haras et un château saisis

Ancien pilier du régime syrien, Rifaat al-Assad avait été chef des forces d’élite de la sécurité intérieure, les Brigades de défense, qui avaient durement réprimé en 1982 une insurrection islamiste à Hama. Il avait été contraint à l’exil dès 1984 après le coup d’Etat manqué contre son frère Hafez, père de Bachar. À son arrivée en Europe au début des années 1980, Rifaat al-Assad avait accumulé un impressionnant patrimoine immobilier, jusqu’à ce que la justice se penche sur son cas et ouvre une information judiciaire en avril 2014, après une plainte de l’ONG anticorruption Sherpa.

En France, le juge soupçonne notamment Rifaat al-Assad d’avoir « mis à l’abri son patrimoine immobilier », évalué à 90 millions d'euros, dans des sociétés « immatriculées dans des paradis fiscaux ». La plupart de ses biens - dont deux hôtels particuliers et une quarantaine d’appartements, un haras et un château - ont été saisis. Tout comme plus de 500 biens, d’une valeur de 691 millions d'euros, en Espagne après une vaste opération policière en 2017.


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