Publié par CEMO Centre - Paris
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Qui sont ces Capdenacois partis faire le djihad en Syrie ?

mercredi 17/avril/2019 - 11:16
La Reference
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Plusieurs personnes passées par l’Aveyron sont parties sur les zones de combat en Syrie, aux côtés de l’État islamique, il y a plusieurs années. Certaines d’entre elles ont été arrêtées alors que Daesh vient tout juste de perdre son califat et ses derniers bastions. Reste une question : que vont-elles devenir ?

Mars 2019 : le califat de Daesh et ses derniers bastions tombent sous les bombes. Pour autant, personne ne crie victoire. L’idéologie est toujours aussi vivace et la lutte contre le terrorisme loin d’être finie. Aujourd’hui, une question revient sur toutes les lèvres : que vont devenir les combattants français partis en Syrie ces dernières années ? En Aveyron aussi, on suit cette actualité de près, car plusieurs djihadistes sont passés par le département avant de rejoindre les rangs de l’État islamique. Tous ont un point commun : Capdenac, tant du côté aveyronnais que lotois. Et font partie de la même famille. D’ailleurs, si l’on se fie à un célèbre moteur de recherche, l’un d’entre eux, Thomas Collange, posséderait toujours une adresse dans la commune aveyronnaise, au 6 de la rue Carnot. Et le numéro de téléphone de son entreprise de programme informatique, créée en 2011, s’affiche toujours ! Mais inutile d’appeler, l’homme a définitivement rejoint la Syrie en 2014 et se retrouve actuellement entre les mains de l’armée kurde, après son arrestation en décembre 2017.

"Un véritable inconnu" pour le maire de Capdenac

Aujourd’hui âgé de 36 ans, le djihadiste "aveyronnais", répondant au nom d’Abou Mokhtar depuis sa conversion à l’Islam, faisait l’objet d’une fiche S depuis le début des années 2000 et a effectué plusieurs allers-retours au Proche-Orient avant de rejoindre définitivement Daesh. Qualifié de "très discret", il n’aurait jamais fréquenté les mosquées du département. Selon plusieurs informations, il serait un membre influent de la filière d’Artigat (Ariège), rendue célèbre après les attentats de Mohamed Merah, où il rendait très souvent visite à Olivier Correl, connu comme "l’Émir Blanc".

Interrogé sur le sujet, le maire de Capdenac-Gare, Stéphane Bérard, dit ne pas connaître Thomas Collange : "C’est un véritable inconnu. On m’a déjà interrogé sur son adresse ici et il y a eu plusieurs investigations policières mais franchement, je n’ai jamais entendu parler de lui… Pourtant, on est un tout petit village dans lequel tout le monde se connaît."

Demi-frère de Kévin Gonot

Mais alors, pourquoi Thomas Collange a-t-il posé ses valises à Capdenac ? Certainement pour se rapprocher de sa famille et d’un certain Kévin Gonot, son demi-frère rebaptisé Abou Sofyan, installé dans le hameau du Soulié, de l’autre côté de la rivière, à Capdenac-le-Haut, dans le Lot voisin. Les deux hommes, qui seraient natifs de Figeac, sont d’ailleurs partis ensemble en Syrie. Avant que leurs familles ne les rejoignent dont plusieurs enfants et une certaine Jennifer Clain, l’épouse de Kévin Gonot et la nièce de Fabien et Jean-Michel Clain, deux personnages du djihad français.

Après s’être converti à l’Islam à la suite de plusieurs voyages en Egypte, Kévin Gonot a rejoint le Front al-Nosra en Syrie – ex-branche d’Al-Qaïda – avant de prêter allégeance au "calife" autoproclamé de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi. Le Capdenacois aurait également pris une part active dans l’organisation des attentats de Paris, le 13 novembre 2015. À l’instar de Thomas Collange, il a été arrêté ces dernières semaines et remis à l’armée irakienne. Deux autres familles passées par l’Aveyron ont également rejoint Daesh et la Syrie, il y a plusieurs années. Aucune information n’a filtrée même si elles font toujours l’objet d’un suivi par les services de l’Etat. Sont-elles prisonnières ? Seront-elles jugées en Irak, comme Kévin Gonot qui risque la peine de mort ? Tenteront-elles de revenir dans l’Hexagone ? "La seule chose que je peux vous dire, c’est que si une personne devait revenir en France, dans n’importe quelle condition, y compris de façon irrégulière […] en franchissant la frontière, nous l’interpellerons et nous la mettrons à disposition de la justice parce que nous connaissons ceux qui sont sur place", a indiqué il y a plusieurs semaines le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

                                                                                                                    


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