Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye : pourquoi la guerre refait-elle surface ?

mardi 16/avril/2019 - 11:12
La Reference
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La guerre s’installe autour de Tripoli entre les troupes du maréchal Haftar et le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Au moins 121 personnes ont été tuées en dix jours d’affrontements au sud de la capitale libyenne Tripoli, mais les positions des deux camps rivaux libyens sur le front semblent figées dans un quasi statu quo depuis des jours. Les combats ont repris dimanche, sur les mêmes lignes de front, en particulier dans les localités de Ain Zara et Al-Swani, au sud de Tripoli. 
Une attaque-surprise alors que des pourparlers étaient prévusLes combats violents qui opposent depuis le 4 avril les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, à celles du Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli, ont également fait 561 blessés, selon un nouveau bilan de l’Organisation mondiale de la santé.
> Qui est le maréchal Haftar et pourquoi attaque-t-il Tripoli ? L’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, ancien allié puis opposant au colonel Kadhafi, s’est installée depuis sa chute à l’est de la Libye, dans la ville de Benghazi. L’ANL contrôle la majeure partie du pays ainsi que les puits de pétrole.
Chef de guerre, Khalifa Haftar y est un véritable héros de la patrie qui a remporté de très nombreux succès militaires. Il y a dix jours, il a décidé de lancer une offensive en vue de s’emparer de la capitale, Tripoli, siège du GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. Une attaque-surprise alors que des pourparlers devaient avoir lieu entre les eux entités qui gèrent la Libye.
> Qui soutien quel camp ? Le maréchal Haftar est parti ce week-end au Caire pour y rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, un de ses plus fervents soutiens. Outre l’Égypte, l’ANL a bénéficié aussi d’un soutien direct ou indirect d’autres pays comme les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite ou la Russie. La France est aussi accusée de défendre en sous-main le maréchal, mais s’en défend.
> Quelles conséquences pour les Libyens ? Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu a fait état de 13.500 personnes déplacées par les combats, dont 900 ont été hébergées dans des centres d’accueil.
Dimanche, la mission de l’Onu en Libye (Manul) a rappelé que « le droit humanitaire international interdit formellement de bombarder des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des zones civiles ». Deux ambulances ont été prises pour cibles samedi, portant à huit le nombre de véhicules du personnel médical touchés depuis le début des combats.

               


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