L’incendie de Notre-Dame de Paris vu des quais de Seine : « Comment est-ce possible que quelque chose comme ça se produise ? »
Comment un aussi petit nuage de fumée a pu
déclencher un tel désastre ? Cette voisine de la cathédrale Notre-Dame
brandit sur son téléphone les premières photos de l’incendie, prises juste
après 18 h 50 depuis son appartement qui donne sur la toiture. Il
s’agit alors à peine d’un tout petit début d’incendie s’échappant de quelques
tuiles. Moins d’une heure plus tard, vu de sous le pont de l’archevêché où elle
s’est réfugiée, c’est l’ensemble de la toiture de Notre-Dame qui est en flamme.
Le curé Olivier de Cagny, accouru en
courant depuis l’église voisine de Saint-Louis-en-l’Ile, est effondré. « C’est
horrible, j’étais en train de célébrer la messe quand des paroissiens m’ont
prévenu. » Notre-Dame en flammes, c’est un désastre « pour
nous », les catholiques, et pour lui, qui a été ordonné ici même
: « C’est là où on rencontre notre évêque, une messe avec lui
devait justement y avoir lieu mercredi soir. » Escortés par des
vedettes de la police, les derniers bateaux-mouches passent devant les flammes
en continuant de faire tourner le disque de présentation des monuments devenu
parfaitement absurde face au spectacle qui captive tous les yeux et les écrans
de smartphones.
Yeux embués
Devant les yeux embués du curé, les
pompiers semblent totalement inutiles. Quelques-uns sont bien montés en haut de
la façade du transept sud. Accrochés à un chemin de ronde, ils arrosent des
flammes cent fois plus grandes qu’eux. D’autres ont déployé une nacelle depuis
le bord de la Seine et pulvérisent de l’eau qui ne semble même pas atteindre
les flammes.