Algérie: des magistrats refusent de superviser la présidentielle
Des
magistrats, maillon important de l'organisation des scrutins en Algérie, ont
annoncé ce samedi à Alger qu'ils allaient boycotter la supervision de
l'élection présidentielle du 4 juillet, en soutien au mouvement de
contestation.
Le président par intérim Abdelkader Bensalah a annoncé mercredi l'organisation d'un scrutin
présidentiel le 4 juillet, pour trouver un successeur à Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné
après avoir été lâché par l'armée à l'issue de plusieurs semaines de manifestations
monstres. Les contestataires sont néanmoins
redescendus dans la rue en nombre vendredi, estimant que les dirigeants actuels, issus du «système»
Bouteflika, ne peuvent garantir un scrutin libre et équitable.
Plus d'une centaine de magistrats ont
manifesté devant le ministère de la Justice à Alger ce samedi, à l'appel du
Club des magistrats, une organisation en cours de constitution qui se présente
comme l'organe regroupant la majorité des juges en rupture de ban avec le
Syndicat national des magistrats (SNM), proche du pouvoir. «Le Club des
magistrats a décidé de boycotter l'opération de supervision de l'élection
présidentielle», a déclaré Saad Eddine Merzoug, juge d'instruction à la Cour
d'El Oued (nord-est)
Les magistrats jouent un rôle majeur dans
l'organisation des scrutins en Algérie, car ils sont notamment chargés de
superviser le fichier électoral, point de discorde récurrent entre l'opposition
et le pouvoir. Une révision exceptionnelle des listes électorales est prévue du
16 au 24 avril, dans la perspective du scrutin du 4 juillet.