Fermeture d'"une école d'inspiration salafiste" à Echirolles : l'avocat de l'établissement dénonce des "accusations fantaisistes"
Après l’annonce de l’académie de Grenoble confirmant celle du ministre de l'Éducation nationale de la fermeture "d'une école d'inspiration salafiste" à Échirolles en Isère, l'avocat de l'établissement, Me Michaël Bendavid, assure vendredi 12 avril à France Bleu Isère que cette dernière restera ouverte après les vacances de Pâques, "jusqu'à ce que le pouvoir judiciaire, conformément à la loi française, lui ordonne d'en faire autrement." L'appel déposé par l'école devant la justice doit être examiné le 1er juillet prochain.
"Stupéfait" par l'annonce de la fermeture
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education Nationale, a annoncé jeudi la fermeture de l'établissement Philippe Grenier, "une école d'inspiration salafiste" dans l'académie de Grenoble, à Echirolles. Il s'agit d'une école musulmane privée hors contrat, fondée en 2016. L'avocat de l'école et de l'association qui gère l'établissement se dit "stupéfait" par cette annonce qui intervient avant la fin de la procédure judiciaire.
Pour l'avocat de l'association Unicité qui gère l'établissement, cette décision révèle "une volonté désormais claire de faire fermer cette école prétendument salafiste, pour l'afficher politiquement". Il dénonce des "accusations fantaisistes" qui "ont été abandonnées de longue date". "Le débat que l'on a eu devant le tribunal est un débat relatif à la qualité des enseignements, au niveau des enseignants qui ont été recrutés", indique Michaël Bendavid.
45 élèves doivent changer d'établissement
En février dernier, le tribunal correctionnel de Grenoble avait ordonné la fermeture définitive de cet établissement, notamment parce qu'il ne respectait pas le programme obligatoire prévu par le ministère. L'association qui gère l'école a fait appel de cette décision de justice, la procédure est toujours en cours, mais l'académie de Grenoble a ordonné aux familles d'environ 45 élèves scolarisés en primaire de les changer d'établissement.
Ce que le ministre a appelé une fermeture est en fait une mise en demeure adressée aux familles par la rectrice d'académie. Les parents d'élèves sont sommés de ne plus mettre leurs enfants dans cette école après les vacances de Pâques. C'est "une injonction", précise le rectorat, c'est-à-dire un ordre.
L'avocat de l'école estime que, c'est "un contournement du processus judiciaire". "Ce courrier indique aux familles qu'elles se placeraient en infraction avec la loi française en plaçant leurs enfants au sein de cette école, explique Michaël Bendavid. Or, jusqu'ici, il n'a pas été définitivement jugé que cette école n'était pas conforme à la loi française. On voit mal comment les familles pourraient se voir reprocher quoi que ce soit"