Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye: l'ONU réclame un cessez-le-feu

jeudi 11/avril/2019 - 08:22
La Reference
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Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé un "cessez-le-feu" en Libye, où les combats qui ont fait 56 morts en une semaine selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'intensifiaient près de la capitale Tripoli.

Des combats faisaient toujours rage jeudi au sud de la capitale, cible depuis le 4 avril d'une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen qui veut s'emparer de Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.

Soutenu par une autorité basée dans l'est du pays mais non reconnue internationalement, le maréchal Haftar espère, avec son Armée nationale libyenne (ANL), étendre son emprise sur l'ouest de ce pays pétrolier, alors qu'il contrôle déjà l'est et --plus récemment-- le sud.

En face, les forces pro-GNA affirment être déterminées à mener une contre-offensive généralisée.

Les troupes du maréchal Haftar tentent d'avancer vers la capitale notamment sur deux axes: par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l'ANL.

Mais "pour le moment, c'est toujours le jeu du chat et de la souris", expliquait mercredi à une équipe de l'AFP, un commandant d'un groupe armé por-GNA, sur la route de l'aéroport inutilisé de Tripoli, théâtre de combats qui se poursuivaient jeudi entre les deux camps selon des sources de sécurité.

"Les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire", estime le centre d'analyses International Crisis Group (ICG), jugeant toutefois qu'un "déploiement plus important de combattants" ou "une intervention militaire extérieure" pourraient précipiter une "catastrophe humanitaire".

A l'ONU, M. Guterres a appelé à un cessez-le-feu.

"Il est encore temps d'arrêter" les affrontements, "encore temps d'avoir un cessez-le-feu, d'éviter le pire", a déclaré à des médias M. Guterres, après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU.

- "Relancer le dialogue" -

"Nous avons besoin de relancer un dialogue politique sérieux", a-t-il insisté. L'ONU avait annoncé mardi en raison des combats le report sine die d'une conférence interlibyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos.

Jeudi, des combats avaient lieu comme la veille au sud d'Ain Zara, où le GNA a organisé pour les journalistes une visite à la prison de cette banlieue de Tripoli où des personnes présentées comme des combattants pro-Haftar, dont des mineurs, sont placées en détention.

Une agence de l?ONU était sur place et menait des entretiens avec les prisonniers.

Le directeur de la prison, Ayad Enjem, a fait état de la détention de "75 combattants de l?ANL" vendredi dernier. Parmi eux, "plusieurs ont moins de 16 ans", selon lui.

Une dizaine de prisonniers ont été présentés aux journalistes jeudi. L?un deux a indiqué à l?AFP qu?il avait 16 ans et qu?il avait été recruté récemment à Sabratha (ouest).

Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4.500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, selon l'ONU.

- Hôpitaux débordés -

L'OMS a fait état jeudi de 56 morts et 266 blessés depuis le début de l'offensive du maréchal Haftar le 4 avril, alors que l'ONU se mobilise pour soutenir les hôpitaux débordés du pays. Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA arrêté dimanche soir, au moins 35 personnes ont été tuées.

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