L'opposition afghane, une carte de médiation de la Russie entre les Talibans et Washington
La Russie tente de jouer un rôle dans les négociations de paix en Afghanistan entre les Taliban et les États-Unis pour mettre fin à 17 années de guerre. Cela lui de carte pour se joindre à la médiation entre les parties en conflit après que le Qatar ait tenté de jouer le même rôle par l'intermédiaire du bureau des Taliban à Doha. Le Qatar devait tenir la prochaine série de pourparlers de paix entre les États-Unis et les Taliban le 25 février 2019.
Des sources russes et talibanes ont déclaré dans un communiqué séparé à notre consœur Reuters que la Russie accueillerait mardi les dirigeants du mouvement et les politiciens afghans opposés au président Ashraf Ghani, afin de renforcer son rôle d'intermédiaire.
Alors que les États-Unis voient dans les actions de la Russie de s’impliquer dans les négociations comme une tentative de brouiller le processus de paix soutenu par Washington, a déclaré un responsable américain.
La colère des responsables afghans et des autorités américaines est venue de la nouvelle de l'accueil par Moscou des opposants au président afghan Ashraf Ghani, dirigé par l'ancien président Hamid Karzaï, qui estime que la Russie peut jouer un rôle décisif pour mettre fin à la plus longue guerre en Afghanistan.
Selon des sources anonymes, Moscou ignorerait le gouvernement de Kabul pour assurer la participation des talibans, qui refusent de s'entretenir avec des représentants du président Ghani dans le but de mettre fin à la guerre en Afghanistan, qui affectent le contexte politique, social et économique du pays.
« Des hauts responsables talibans et des hauts responsables politiques afghans se rendront à Moscou pour une conférence d'une journée, a déclaré un responsable russe à Reuters. À ce stade délicat, il est préférable que des responsables du gouvernement afghan assistent à ces réunions ».
Ce que les talibans ont réalisé est que les Taliban entravent le processus de paix en Afghanistan. C’est ce qu’Abdullah Abdullah, le président en exercice du pays, a qualifié de "rêve", le fait que les talibans refusent la participation du gouvernement à des pourparlers de paix.
La position des Talibans
D'autre part, le mouvement terroriste refuse de discuter du processus de paix ou de réconciliation avec le gouvernement actuel, ni même de négocier avec lui, en insistant pour que des négociations soient menées directement avec la partie américaine afin de discuter du retrait des forces américaines… de l'Afghanistan.
Les discussions à Moscou soulignent le rôle croissant de la Russie en Afghanistan, plusieurs décennies après le retrait des troupes soviétiques, notamment des plans d'investissement, des contacts diplomatiques et culturels et un soutien militaire limité au gouvernement central.
Dans le même temps, Suhail Shaheen, porte-parole des Talibans au Qatar, a annoncé qu'une délégation conduite par Mohammad Abbas Stanikzai l'un des dirigeants du mouvement, se rendrait à Moscou pour une réunion qui durerait deux jours, faisant dire aux analystes politiques que la Russie voulait préserver de bonnes relations avec les talibans, qui luttent pour le rétablissement du régime islamique après son renversement en 2001.
Moscou a organisé un sommet multilatéral plus tôt dans la semaine pour tenter de trouver un moyen de mettre fin à la guerre dans laquelle sont impliqués des délégués d'un organe nommé par le gouvernement soutenu par l'Occident et les talibans, ainsi que des représentants d'une douzaine d'États dont les USA.
Le président américain Donald Trump veut également conclure un accord avec les talibans afghans et le gouvernement pour mettre fin à la guerre américaine contre l'Afghanistan après 17 ans.
Trump : Les négociations vont bon train
En dépit des pourparlers bloqués entre les deux pays, le président américain estime que les négociations vont bon train en Afghanistan. L’Afghanistan représente un cadre important pour les opérations d’appui ferme dirigées par l’OTAN et pour un effort distinct de lutte contre le terrorisme visant des organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda et Daesh.
L’envoyé spécial américain en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a déclaré lundi 28 janvier 2019 que les États-Unis et les Taliban avaient défini les grandes lignes de l’accord de paix, mais certains analystes ont indiqué que les Taliban n’avaient pas indiqué qu’ils avaient accepté les exigences de Washington.
Trump a désormais une vision de retirer les troupes américaines dans les zones de conflits après des années de déploiement à l'étranger. Un responsable américain a
annoncé le mois dernier que le président américain envisageait de retirer plus de 5 000 des 14 000 soldats déployés en Afghanistan