Les fonds des Frères musulmans sous le microscope… La Tunisie surveille les financements d’an-Nahda
Un document sous forme de message a été distribué par la Banque Centrale de Tunisie à l’ensemble des banques pour leur demander de suivre les sources de financement du mouvement an-Nahda, branche des Frères musulmans en Tunisie, et ceci par un suivi des comptes ouverts aux noms des chefs du mouvement.
Selon des journaux tunisiens, le document explique que cette demande adressée par la Banque Centrale répond à un appel qui a été lancé par la Cour des comptes chargée de surveiller les financements des partis lors des campagnes électorales.
Notons que la Cour des comptes achève actuellement la préparation de son rapport sur les élections municipales qui ont eu lieu en mai dernier, le parti an-Nahda n’ayant pas envoyé ses comptes propres. C’est pourquoi la Cour des comptes a annoncé en juillet 2018 qu’elle n’avait reçu que les comptes de 803 listes de partis sur un total de 2074 listes ayant participé aux élections municipales, et qu’elle avait décidé de prolonger l’échéance de remise des relevés bancaires.
Cette mesure coïncide avec le contrat signé par les Frères avec la société britannique spécialisée dans le marketing politique BCW, pour améliorer leur image, contre 18 millions de dollars, alors qu’ils ont annoncé que leur budget pour 2018 tournait autour de deux millions de dollars, ce qui suscite des interrogations sur les fonds d’an-Nahda et de ses dirigeants.
Le journal britannique The Guardian avait révélé en juillet dernier le rôle joué par des financements de « services cachés » - selon le journal – et d’organisations de la société civile britannique dans le but de calmer la colère de la jeunesse tunisienne face à la politique du mouvement d’an-Nahda et d’améliorer l’image des Frères musulmans en Tunisie qui avait été ternie après l’affaire de l’organisation secrète d’an-Nahda.