Les femmes nigérianes déplacées … Entre le marteau du terrorisme et l’enclume du viol
Un rapport d’Amnesty
International publié vendredi 8 mars 2019 à l’occasion de la Journée mondiale
de la femme affirme que des milliers de femmes ayant fui la violence de groupe
terroriste Boko Haram au nord-est du Nigéria ont été victimes de violences
sexuelles de la part des forces de police nigérianes qui sont supposées les
protéger, affirmant que la plupart des femmes des camps de déplacés ont été
contraintes à coucher avec des étrangers pour obtenir nourriture et protection.
En mai 2018, Amnesty
International avait publié un rapport sur la situation dans les camps de
déplacés, en accusant l’armée et les milices d’autodéfense qui en dépendent de
séparer les femmes de leurs maris et de les détenir dans des zones isolées et
lointaines, dans le but de les violer. Le rapport s’est appuyé sur 250
entretiens réalisés dans sept villes de l’Etat de Borno, le plus touché par le
terrorisme de Boko Haram, auprès de femmes et jeunes filles ayant été victimes
de viols à la fin 2015 et au début 2016, dans le camp de l’Hôpital de Bama.
De son côté, la
directrice du bureau d’Amnesty International au Nigéria, Osai Ojigho, a affirmé
qu’il était inacceptable que la femme qui avait fui les pratiques barbares de
Boko Haram soit privée de ses droits, et exploitée sexuellement par les forces
de sécurité pour pouvoir manger et nourrir ses enfants.
Elle a ajouté qu’il y
avait des cas documentés de viols et de détentions arbitraires de la part des
forces de sécurité nigérianes, expliquant que le gouvernement et l’armée
avaient refusé d’examiner les affaires de harcèlement et de violence sexuelle.