Publié par CEMO Centre - Paris
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Les femmes nigérianes déplacées … Entre le marteau du terrorisme et l’enclume du viol

samedi 16/mars/2019 - 09:25
La Reference
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Ahmad Adel

 

Un rapport d’Amnesty International publié vendredi 8 mars 2019 à l’occasion de la Journée mondiale de la femme affirme que des milliers de femmes ayant fui la violence de groupe terroriste Boko Haram au nord-est du Nigéria ont été victimes de violences sexuelles de la part des forces de police nigérianes qui sont supposées les protéger, affirmant que la plupart des femmes des camps de déplacés ont été contraintes à coucher avec des étrangers pour obtenir nourriture et protection.

En mai 2018, Amnesty International avait publié un rapport sur la situation dans les camps de déplacés, en accusant l’armée et les milices d’autodéfense qui en dépendent de séparer les femmes de leurs maris et de les détenir dans des zones isolées et lointaines, dans le but de les violer. Le rapport s’est appuyé sur 250 entretiens réalisés dans sept villes de l’Etat de Borno, le plus touché par le terrorisme de Boko Haram, auprès de femmes et jeunes filles ayant été victimes de viols à la fin 2015 et au début 2016, dans le camp de l’Hôpital de Bama.

De son côté, la directrice du bureau d’Amnesty International au Nigéria, Osai Ojigho, a affirmé qu’il était inacceptable que la femme qui avait fui les pratiques barbares de Boko Haram soit privée de ses droits, et exploitée sexuellement par les forces de sécurité pour pouvoir manger et nourrir ses enfants.

Elle a ajouté qu’il y avait des cas documentés de viols et de détentions arbitraires de la part des forces de sécurité nigérianes, expliquant que le gouvernement et l’armée avaient refusé d’examiner les affaires de harcèlement et de violence sexuelle.

Le combat entre le gouvernement nigérian et le groupe Boko Haram au nord-est du Nigéria a contraint des milliers de femmes à vivre dans des conditions humiliantes au sein de camps de déplacés, ce qui a provoqué une crise humanitaire, 1,8 millions de déplacés étant incapables de retourner chez eux.
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