Publié par CEMO Centre - Paris
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Entre prison et sans-abri, la Turquie persécute les femmes

vendredi 15/mars/2019 - 01:15
La Reference
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Un processus systématiques de persécution contre les femmes est mis sur pied en Turquie, en particulier à l’encontre des femmes activistes dans les domaines de la société civile et des droits de l'Homme. Elles sont soumises à des mesures arbitraires injustifiées, à un harcèlement accru et à des pratiques répressives par le gouvernement turc, depuis la tentative de coup d'État à Ankara en juillet 2016.

Dans une étude intitulée "La tragédie des femmes en Turquie: entre prison et déplacement", préparée par le Centre d'études sociales et de civilisation, les attitudes du gouvernement de "Justice et développement" (le parti au pouvoir et le bras des Frères musulmans en Turquie) sont pointées du doigt.

Des milliers de femmes, soit 18 000, femmes au foyer, journalistes, enseignantes, universitaires, femmes médecins, femmes d’affaires ont été accusées, sans preuve, de liens avec le mouvement des Services (Gülen movement), que le gouvernement turc accuse d’être un groupe terroriste.

L’étude a montré que de nombreuses femmes en détention sont régulièrement soumises à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements pouvant aller jusqu’à des agressions sexuelles. Des défenseurs des droits des femmes, des femmes journalistes et d’autres militantes sont également menacées, intimidées, persécutées et emprisonnées par le gouvernement.

L'étude a révélé que les femmes kurdes et les membres du Gülen movement, dirigé par le célèbre opposant au régime turc Fathallah Gulen, sont de plus en plus vulnérable face à la répression gouvernementale depuis la promulgation d’une série de décrets d'urgence publiés par le gouvernement après les événements de juillet 2016. L’étude révèle qu'en huit ans environ, 2 000 femmes turques environ avaient été tuées, mais le nombre réel devrait être encore plus élevé.

 

 

L'étude couvrait une partie d'un rapport publié en décembre 2017 par le Mouvement des femmes libres (TJA) sous le titre "Violations des droits des femmes dans les prisons en état d'urgence", indiquant que les prisons turques pour femmes étaient surpeuplées et que les femmes avaient perdu leur capacité d'assimilation.

La surpopulation carcérale dans les prisons a poussé le gouvernement turc à conduire les femmes dans des prisons pour hommes, en particulier après que le nombre de femmes emprisonnées ait atteint 18 000.

L'étude a montré que la Turquie ne compte que six prisons pour femmes et que, avec la répression croissante et la détention de femmes, ces prisons ne suffisent plus pour contenir le grand nombre de femmes détenues. Raison pour laquelle les autorités ont décidé de détenir des femmes dans des prisons principalement pour hommes. Ces prisons ne sont pas équipées pour répondre aux besoins des femmes, ce qui constitue une peine supplémentaire pour les femmes. En plus du fait que la sécurité de ces prisons incombe souvent aux hommes, elles vivent aussi avec des détenus de sexe masculin, ce qui fait que ces femmes vivent dans un environnement dangereux.

 

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