Pourquoi les Tunisiens ont-ils voté en faveur du Parti de la libération islamique ?
Sarah Rachad
Selon un sondage d’opinion réalisé par l’organisation
Emrhod Consulting, le parti de la libération islamique (branche tunisienne) fait
partie des dix premiers partis pour lesquels des Tunisiens ont exprimé leur
intention de vote.
D’autre part, le journal tunisien As-Sabah, dans un
reportage sur les résultats du sondage, a affirmé que ceux-ci ont été une
surprise pour le parti de la libération islamique, car c’est la première fois
qu’il apparaît dans les résultats des sondages d’opinion, et il occupe la
dixième place avec 1,4% des votes, après le Courant de l’amour qui a obtenu
1,8% des votes, et avant des partis comme le Mouvement du peuple ou le Parti de
l’alternative.
Ces résultats sont annoncés alors que la Tunisie traverse
une crise politique grave dont les parties sont le président Beji Caid Essebsi
et son parti Nada Tunis, le premier ministre Youssouf Chahid et son parti Tahya
Tunis, et le mouvement An-Nahda qui cherche à remporter les élections prévues
en octobre prochain.
De nombreux observateurs s’intéressent aux tendances des
Tunisiens dans ces élections, car elles décideront dans une certaine mesure de
l’avenir de l’islam politique dans la région.
Concernant le Parti de la libération islamique, fondé en
1953 par Taqieddine An-Nabhani, on constate qu’il n’y a pas de grandes
différences idéologiques entre lui et Daech, et que comme cette dernière, il
considère comme incroyants les gouvernants et les gouvernés, et nomme son chef
« émir » et les pays arabes « wilayat ».
Pour sa part, l’activiste syndicaliste tunisien Qays
Yahmad considère que le Parti n’a aucun poids politique en Tunisie, et que le
danger réside dans une orientation des gens vers les islamistes.
Quant au mouvement An-Nahda, plus grand parti
islamiste de Tunisie, il souffre d’un recul de sa popularité, suite à son
implication dans des affaires de terrorisme et de corruption financière.