Les coulisses de la démission de Zarif… Quel lien avec la visite du président syrien ?
Chayma Hefzi
La démission du ministre iranien des Affaires étrangères
Mohammad Jawad Zarif a suscité des questions sur les motifs de l’un des piliers
du régime iranien et le plus fervent partisan de l’accord sur le nucléaire avec
l’Occident.
De son côté, le président iranien Hassan Rouhani a refusé
la démission de Zarif, en affirmant qu’elle était contraire aux intérêts
nationaux. Cependant, des rapports de presse ont indiqué que la raison de cette
décision était le fait qu’il n’avait pas été invité à participer à la visite de
Bachar Al-Assad à Téhéran.
Cela est confirmé par le commentaire de Zarif après la
diffusion d’images de la rencontre entre le guide de la révolution iranienne
Ali Khamenei et Bachar Al-Assad sans sa présence : « Il n’y a plus
aucun respect pour ma fonction de ministre des Affaires étrangères ».
Notons que Zarif occupe cette fonction depuis 2013, après
avoir été le représentant de l’Iran aux Nations unies entre 2002 et 2007.
Il a été aussi l’artisan de l’accord sur le nucléaire
iranien, et a mené une activité diplomatique intense pour tenter de le sauver
alors que les sanctions imposées à l’Iran ont porté préjudice à l’économie du
pays. Il fait aussi face à des pressions énormes de la part des conservateurs en
Iran qui se sont opposés aux négociations sur le nucléaire avec l’Occident.
De son côté, Qassem Sulaymani, commandant de la Brigade
Al-Quds au sein des Gardiens de la révolution iranienne, a affirmé que Zarif
jouissait du soutien de Ali Khomenei.
Notons que l’Iran est l’un des soutiens essentiels du
régime syrien, et que cette visite est la seconde du président syrien à
l’étranger depuis le début de la guerre en 2011.
Au second jour de la démission, le président syrien a
envoyé une invitation à Zarif pour visiter Damas, sans préciser de date.