L’encerclement des Kurdes d’Iran… Ou comment le régime des mollahs traite avec les minorités
Mervet Zakaria
Bien que la « révolution islamique » en Iran
ait insisté au début sur la défense des opprimés et des minorités, le régime
des mollahs s’est orienté dans la direction opposée lorsque les religieux ont
pris le contrôle des rouages de l’Etat. C’est ainsi que tous ceux en dehors de
l’ethnie perse qui revendiquent des droits culturels, politiques ou
économiques, sont victimes de la coercition et de la torture.
Les Kurdes ne font pas exception, et c’est ainsi que
l’enseignement de la langue kurde est interdite dans les écoles, et que la
publication des livres écrits en kurde est strictement contrôlée, bien que
l’article 15 du chapitre deux de la constitution stipule le droit des minorités
à utiliser leurs langues dans les domaines de l’enseignement et de la culture.
D’autre part, les Kurdes sont victimes de discrimination
sur le marché de l’emploi ainsi que pour l’admission dans les universités, bien
que l’article 19 du chapitre trois de la constitution interdise la
discrimination entre Iraniens sur une base ethnique. Outre l’impossibilité pour
eux d’exprimer leurs opinions politiques ou de créer des partis politiques.
Cependant, le retrait des Américains de l’accord sur le
nucléaire iranien et leur solidarité avec les Kurdes de Syrie et d’Irak a
conduit à un affaiblissement de la position de Téhéran vis-à-vis des Kurdes à
l’intérieur de la République islamique. Notons que Washington considère les
Kurdes comme un simple outil pour réaliser leurs intérêts au Moyen-Orient, du
fait qu’ils sont répartis essentiellement entre quatre pays (Syrie, Irak,
Turquie et Iran), et les Etats-Unis les soutiennent pour en faire un obstacle
face aux projets hégémoniques iraniens.
Ainsi, en Irak, Les Etats-Unis ont renforcé leurs
relations politiques et économiques avec le Kurdistan depuis 2005, tandis que
l’Iran, de son côté, s’est opposé au référendum sur l’indépendance du Kurdistan,
en invoquant l’atteinte à sa sécurité nationale et le fait qu’il serait le
premier perdant au cas où les Kurdes parvenaient à créer l’Etat qu’ils
souhaitent.
En Syrie, en revanche, la décision de retrait des troupes
américaines de ce pays a été considérée par les Kurdes – après le soutien
important reçu des Américains – comme une offense grave, et un obstacle à
l’instauration de l’Etat confédéral proclamé en 2016.