La femme d’un terroriste raconte le drame de Daech dans sa dernière poche syrienne
Ahmad Lamloum
La femme d’un
terroriste a parlé de la situation dans la dernière zone contrôlée par
l’organisation terroriste à l’est de la Syrie, dans le village d’Al-Baghouz, et
elle a été accueillie par des employés des organismes de secours, avec d’autres
personnes ayant fui la zone.
Lise, 24 ans, a
été accueillie avec son jeune enfant par un employé d’un organisme de secours,
Paul Bradley, qui a dit au correspondant de l’Agence France Presse dans la
région qu’elle semblait avoir échappé à un prédateur qui la poursuivait.
Lise est la femme
de Tayeb Derraz, un terroriste né à Perpignan dans le sud de la France, et arrivé
en Syrie en 2013 alors qu’il avait 18 ans. Auparavant, il faisait circuler des
séquences filmées où il apparaissait en train d’exécuter un combattant de
l’armée syrienne libre, et d’ouvrir le feu sur des prisonniers assis en ligne.
La justice française
avait émis un mandat d’arrêt contre Derraz, et lors du procès de deux de ses
camarades appartenant à Daech en 2017, le procureur général français avait dit
que Derraz était un « instrument qui semait la mort et qu’il menaçait la
France ».
Après sa fuite d’Al-Baghouz,
Lise a dit à des volontaires qui parlaient avec elle qu’elle ignorait ce
qu’était devenu son mari, mais qu’il avait probablement été tué dans le
gouvernorat de Hama, où les deux époux avaient vécu durant une courte période.
Mais sa mort n’a pas été confirmée officiellement.
Lise a dit à ceux
qu’elle a rencontrés après sa fuite qu’elle s’était déplacée d’une zone à
l’autre au rythme des opérations des Forces Démocratiques Syriennes, et qu’elle
avait fini encerclée à Al-Baghouz, dernière poche de l’organisation à l’est de
la Syrie.
Ils vivaient
ainsi dans des conditions difficiles, manquant de nourriture, d’eau et de
médicaments, et soumis à des bombardements intensifs, dont le rythme a diminué
la semaine dernière pour permettre aux civils de sortir.
Lise a dit :
« Je n’ai connu que l’injustice, c’était le chaos, la nourriture et les
médicaments n’étaient disponibles que pour ceux qui jouissaient de bonnes
relations avec l’organisation ».