Les craintes des Frères musulmans en Turquie
L'expulsion du terroriste égyptien Mohamed Abdel-Hafiz, accusé d'avoir assassiné le procureur général, de Turquie vers l’Egypte début février, continue à brouiller les relations entre les Frères musulmans et Ankara qui a accueilli les membres de la Confrérie ayant fui l'Egypte en 2013.
L’expulsion de Abdel-Hafiz a soulevé les interrogations des Frères qui veulent savoir si la Turquie envisage réellement de rompre avec la confrérie et de mettre ainsi fin à la lune de miel entre les Frères et Ankara. Le conseiller du président turc et porte-parole du Parti turc de la justice et du développement (AKP), Yassin Aktay, a publié sur son compte Twitter les photos de sa réunion avec 18 membres de la confrérie en fuite en Turquie.
Il a expliqué que cette réunion s’est tenue conformément au désir des jeunes fréristes, qui souhaitaient remercier la Turquie pour sa position en faveur du groupe et la crise avec l'État égyptien.
Le dissident frériste, Ibrahim Rabia, affirme que cette réunion confirme les craintes des Frères musulmans au sujet de l'attitude de la Turquie à leur égard, affirmant que la réunion s’est déroulée à la demande de la confrérie et non l'inverse.
Il a expliqué que la réunion, qui parait normale, intervient quelques semaines après l’extradition de Mohamed Abdel-Hafiz. Il est clair que les Frères tentent de plaider leur cause auprès d'Ankara.
L’expulsion du terroriste égyptien avait crée des divisions dans les rangs des Frères, la jeune génération accusant les dirigeants du groupe d’avoir renoncé à leur responsabilité et de les avoir abandonnés et négligé leur protection.
En même temps, les médias fréristes ont fait par de leur expérience en Turquie sur les réseaux sociaux. Un journaliste de la chaîne Al-Sharq a affirmé que les dirigeants ont vendu l’illusion aux jeunes de la confrérie, soulignant que des groupes de jeunes envisageaient déjà de quitter la Turquie à la recherche d'un autre refuge.