Les Frères musulmans accusés… après l’apparition du tarbouche d’Al-Banna sur le dinar libyen
Sarah Rachad
Une polémique a éclaté
après la mise sur le marché libyen du nouveau dinar, après approbation du
gouverneur de la Banque centrale de Libye, As-Siddiq Al-Kabir, en février
dernier.
En effet, certains ont
remarqué qu’on voyait sur le dinar, une fois exposé à la lumière, le visage du
fondateur du groupe des Frères, Hassan Al-Banna, avec son tarbouche.
A la suite de cela,
l’avocat Abdel Hafiz As-Sanoussi a déposé une plainte contre le gouverneur de
la Banque centrale de Libye à Tripoli, en demandant le retrait du nouveau dinar
du marché.
Il est même allé plus loin
que cela, en remettant en cause la légitimité de l’administration actuelle de
la Banque centrale, dont la plupart des membres font partie des Frères
musulmans.
Notons aussi que le chef du
gouvernement d’union nationale Fayez Al-Sarraj avait nommé fin février le cadre
du groupe des Frères musulmans Moustapha Al-Manie membre du Conseil
d’administration de l’Autorité libyenne d’investissement (Fonds souverain) et
l’autre cadre du groupe Youssef Al-Mabrouk vice-président de ce conseil, avec
les prérogatives de directeur général.
C’est alors que la Force de
protection de Tripoli (milice ayant son siège à Tripoli) a lancé une attaque contre
le chef du gouvernement, en l’accusant de livrer l’Etat au groupe des Frères.
De son côté, le chercheur
libyen Mohammad Az-Zubaydi a mis en garde contre le contrôle par les Frères
musulmans du secteur financier libyen, en affirmant qu’ils l’utilisaient pour
voler les richesses du peuple libyen.
Pour sa part, la
journaliste libyenne Fatima Ghandour a affirmé que le contrôle par les Frères
des institutions économiques était temporaire, et qu’ils allaient être rejetés
par le peuple qui a compris les trahisons de cette organisation. Et elle a
rappelé à ce propos les résultats des élections qui ont suivi la
« révolution du 17 février » et durant desquelles les islamistes
n’avaient pas réalisé un score important.