Publié par CEMO Centre - Paris
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«Pas de bras, pas de 5e mandat»: en Algérie, la colère s'exprime aussi en slogans

samedi 09/mars/2019 - 07:27
La Reference
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Depuis trois semaines, les Algériens sont dans la rue pour manifester contre le 5e mandat brigué par Abdelaziz Bouteflika. Leurs revendications et leur colère s'affichent aussi sur les murs, banderoles et pancartes.

«Pas de bras, pas de 5e mandat.» Depuis maintenant trois semaines, les Algériens se mobilisent massivement contre le 5e mandat brigué par Abdelaziz Bouteflika, président à la santé incertaine et qui n'apparaît plus qu'exceptionnellement en public.

En plus de très nombreux drapeaux, écharpes, foulards aux couleurs de l'Algérie, des chants («Il nous manque que le shampooing et on sera bien», scandé alors que les forces de l'ordre sortaient les canons à eaux) et slogans sont apparus. Ils s'affichent sur les pancartes brandies en manifestation, mais aussi sur les murs d'Alger ou des autres grandes villes algériennes, comme le montre le compte Instagram la7_youtes, qui compile les tags recouvrant les murs algériens depuis 2017. Ces derniers jours, son compte s'est empli de nombreux murs faisant référence aux manifestations.

«La démocratie est une blague de mauvais goût», «Ceux qui nous rappellent la décennie noire, nous leur rappellerons les milliards pillés, les faux projets et les valeurs perdues», «Peuple résistant pour un gouvernement paralysé moralement et physiquement», «Bouteflika a promis la dignité, puis a humilié les Algériens», «On sait désormais qui est le berger et qui est le loup, si le peuple se réveille les démons tombent», ou encore «Pour la première fois, j'ai pas envie de te quitter mon Algérie»... au milieu de nombreux «non au 5e mandat» ou «Le peuple est toujours le seul héro», certains se montrent plus imaginatifs que d'autres.

En manifestations aussi, les slogans pleuvent. Si les pancartes «Dégage», ou représentant le chiffre 5 barré sont nombreuses, quelques manifestants se sont lancés dans des messages plus personnels, ou plus ironiques: lors du deuxième vendredi de manifestation, un homme a notamment sorti une pancarte «Bouteflika: 27 avril 1999. 3310: 12 octobre 2000. Ce téléphone est plus jeune que tes mandats!» 

Ce vendredi, en référence à la journée internationale des droits des femmes, les Algériennes ont également pu mettre en avant des slogans plus féministes, à l'instar de «Game ovaires», ou «Pourquoi pas une femme présidente?»

Samedi, nous avons appris que face aux grèves et manifestations dans les universités algériennes, le gouvernement avait décidé d'avancer les vacances et de les allonger, forçant ainsi de nombreux étudiants à quitter les campus. En outre, une requête a été déposée devant un tribunal suisse pour demander le placement sous curatelle du président algérien, actuellement soigné en Suisse.

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