Rapport du Sénat: Philippe déplore l'aspect "très politique"
Le Premier ministre a critiqué ce jeudi les conclusions du rapport du Sénat sur l'affaire Benalla, rendu public mercredi.
C'est donc le Premier ministre d'Emmanuel Macron qui est monté au front. Alors que l'Élysée a été très critiquépar le Sénat, dans son rapport rendu mercredi sur l'affaire Benalla, Édouard Philippe a répliqué ce jeudi matin. Et a rendu coup pour coup en critiquant en retour les conclusions du rapport de la commission d'enquête sénatoriale.
Lors d'un très court point presse devant l'Hôtel de Matignon ce jeudi matin, il s'est dit "déçu" de l'appréciation "très politique" de l'enquête sénatoriale. "Personne ne peut être surpris que le Sénat fasse de la politique, a-t-il ensuite ironisé.
La déception de Philippe
"J'observe que dans les recommandations qui sont formulées par la commission d'enquête, un certain nombre concerne explicitement et exclusivement la présidence de la République et l'Élysée. J'en suis un peu surpris car traditionnellement, la séparation des pouvoirs fait qu'il n'appartient pas à l'Assemblée nationale ni au Sénat de se prononcer sur l'organisation interne de la présidence de la République, a déploré le Premier ministre. Celle-ci n'est pas le gouvernement, c'est la clef de voûte de nos institutions et traditionnellement, les chambres ne se mêlent pas de l'organisation interne de la présidence de la République".
Insistant donc sur "le principe de séparation des pouvoirs", le Premier ministre a noté qu'"en la matière, la commission d'enquête sénatoriale du Sénat et le Sénat ont choisi de se livrer à une appréciation qui est très politique". "Je n'en suis pas surpris, mais comme j'ai un attachement très vif et très grand au principe de séparation des pouvoirs, j'en suis un peu déçu".
"Peut-être peut-on exprimer une déception lorsque les sénateurs méconnaissent le principe de séparation des pouvoirs de cette façon", a-t-il ajouté.
Des remarques "incompréhensibles"
Le Premier ministre Édouard Philippe a par ailleurs jugé jeudi "incompréhensibles et souvent injustes" les "recommandations ou formulations" de la commission du Sénat sur l'affaire Benalla concernant "des fonctionnaires qui travaillent auprès du président de la République".
"Je peux témoigner de ce que le Secrétaire général de l'Élysée [Alexis Kohler, NDLR] notamment est un grand serviteur de l'État", a souligné le Premier ministre. "Je ne saisis pas très bien la portée de ces remarques".