En Syrie, pourquoi la fin territoriale de Daech est uniquement symbolique
Présent sur le territoire syrien depuis avril 2013, l'État islamique (EI, ou Daech) vit ses dernières heures dans le pays du Proche-Orient un peu moins de six ans plus tard.
Les jihadistes de l'organisation terroriste, retranchés dans un ultime réduit de l'est syrien, n'ont d'autre choix que la "capitulation", a averti ce lundi 18 février une alliance arabo-kurde soutenue par Washington, à l'offensive contre le dernier lambeau du "califat".
À son apogée, l'EI avait attiré des milliers d'Européens, Américains et Asiatiques, parmi d'autres combattants étrangers, installés dans les régions conquises par l'organisation ultra-radicale dès 2014 en Syrie et en Irak.
Mais du "califat" autoproclamé, il ne reste plus qu'une poche de moins d'un demi-kilomètre carré, à Baghouz, village de la province de Deir Ezzor:
L'éradication imminente de cette dernière poche de résistance de combattants jihadistes marquera-t-elle pour autant la fin du terrorisme au Proche-Orient? Ce n'est pas le scénario qui devrait se passer.
L'EI risque en effet d'actionner des cellules dormantes et des jihadistes sont présents dans certains points du vaste désert central de la badiya, mettent en garde des experts.
"Ils risquent de revenir"
"C'est la fin de l'emprise sur un territoire habité (...) Mais les jihadistes sont au sud de l'Euphrate dans une zone désertique de plus d'un millier de kilomètres carré de déserts et des grottes, où ils sont libres d'agir comme ils veulent", prévient sur franceinfo Wassim Nasr, journaliste à France 24 spécialiste des réseaux jihadistes.
"Il ne faut pas se leurrer: une fois que la pression militaire va baisser, ils risquent de revenir, ajoute le spécialiste. En février, on a ainsi compté plus de 200 attentats en Syrie dans les zones qui étaient normalement pacifiées, parce qu'ils ont réussi à instaurer un tissu de soutiens, comme ils l'ont fait en Irak après trois ans d'administration réelle de ce territoire."