Publié par CEMO Centre - Paris
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Manifestations des Gilets jaunes : beaucoup de politiques en ont marre

lundi 18/février/2019 - 07:47
La Reference
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Sur les Gilets jaunes, un retournement de veste. Après avoir soutenu initialement le mouvement à la chasuble fluo, le député LR Éric Ciotti a réclamé dimanche sur France Inter « qu’on interdise les manifestations de samedi prochain ». « Le mouvement a été dévoyé par la violence, explique-t-il, les chiffres sont terrifiants : 1400 représentants des forces de l’ordre blessés, plus de 2000 manifestants blessés, ça veut dire 3500 blessés, 11 morts. On n’a jamais eu un tel bilan en France métropolitaine depuis la guerre d’Algérie. Cette violence est insupportable, inacceptable et il faut aujourd’hui qu’elle s’arrête. On ne peut plus laisser tolérer ça. »

Dès vendredi, avant l’agression verbale subie par le philosophe Alain Finkielkraut ou la vidéo d’une attaque d’une voiture de police à Lyon, le président de LR Laurent Wauquiez avait appelé le président de la République à « faire usage de tout notre arsenal juridique pour mettre hors d’état de nuire les délinquants, pilleurs et casseurs qui profitent de la situation pour saccager notre pays ».

«Des rendez-vous de la violence»

Mais pour la majorité, une telle interdiction serait impossible. Le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale Gilles Le Gendre a ainsi rappelé lundi sur Radio Classique que, malgré les heurts, « le droit à manifester est un droit constitutionnel ». « Ciotti a tort dans l’esprit d’une interdiction générale des manifestations en ce moment. Nous, nous sommes beaucoup plus respectueux des libertés publiques », a-t-il ajouté. Pas d’interdiction mais un ras-le-bol exprimé haut et fort.

Dimanche, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, avait, elle aussi, estimé que « ces manifestations doivent s’arrêter ». « Le mouvement s’est profondément transformé. Il est en train de dériver. On voit la violence, de semaine en semaine, qui se radicalise, qui est contre les institutions de la République, l’Assemblée nationale, les ministères, les élus, (avec) des propos antisémites régulièrement », a-t-elle dit sur LCI.

À gauche, personne n’appelle à l’interdiction des manifestations des Gilets jaunes. Mais Yannick Jadot, le chef de file d’EELV pour les européennes, juge lui aussi que ces manifs hebdomadaires « qui sont maintenant des rendez-vous de la violence » doivent s’arrêter. « Ce qu’on a encore constaté ce samedi est terrible, a-t-il déclaré sur BFMTV. La haine antisémite, la haine du policier. Je crois que ça suffit. » Et Jadot d’insister : « Moi j’aimerais que les Gilets jaunes dont le combat de départ est un combat juste, contre la vie chère, contre la fracture territoriale, sociale, trouvent d’autres formes de manifestation, parce que là ça n’est plus possible. »

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