Le Qatar et les Frères musulmans… Une alliance au service du terrorisme
Malgré les crimes commis par le groupe des Frères musulmans et leur inscription comme groupe terrorisme dans de nombreux pays, Doha ne renonce pas à ses liens avec le Groupe et son Organisation internationale, mais au contraire héberge ses éléments et les protège, et facilite leurs missions terroristes dans la région, et cela par des financements qui leur sont destinés dans les pays où ils restent présents.
C’est le soutien qatari aux Frères et à leurs opérations terroristes qui a été l’une des causes poussant le Quartette arabe (Egypte-Arabie saoudite-Emirats-Bahreïn) à couper les relations avec le Qatar. Et du fait que Doha s’appuie sur l’Organisation internationale des Frères et utilise les éléments du Groupe dans divers pays pour appliquer son agenda, il a préservé ses relations avec le Groupe, d’autant plus que la politique étrangère qatarie s’appuie essentiellement sur le soutien aux milices, que le Qatar utilise comme cartes de pression.
Etant donné l’alliance entre le Qatar et les Frères, le petit émirat a fait fi du droit international pour protéger les éléments du Groupe qu’il utilise contre leurs pays. Parmi les événements illustrant la protection des Frères musulmans par le Qatar, il faut citer l’arrestation par les autorités italiennes du secrétaire d’Etat aux affaires juridiques du Parlement à l'époque des Frères, Mohammad Mahsoub, dans la ville de Catania au sud du pays, alors que les autorités égyptiennes avaient réclamé son extradition du fait des sentences pénales prononcées à son encontre.
Or, pour protéger Mahsoub et empêcher son extradition vers l’Egypte, Doha mobilisa ses outils médiatiques et à leur tête la chaîne Al-Jazira, et le présentateur de la chaîne qatarie demanda à tous les avocats de l’organisation terroriste en Europe de partir pour l’Italie.
Malgré l’ancienneté des relations entre le Groupe des Frères musulmans et Doha, elles restèrent dans une certaine mesure secrètes, mais après la révolution du 25 janvier 2011, le Qatar fut le premier à appeler les Frères à se manifester et à prendre le pouvoir, ce qui eut lieu suite à un entretien téléphonique entre le président destitué Mohammad Mursy et la chaîne al-Jazira, tout de suite après sa fuite de prison lors des événements de janvier 2011.
Après l’accession du Groupe des Frères au pouvoir suite aux événements du Printemps arabe, le Qatar utilisa toutes ses ressources financières et médiatiques au service de l’Organisation internationale, qui cherchait à renvoyer l’ascenseur à Doha tout en renforçant son influence dans les pays où ils étaient arrivés au pouvoir.
Après la chute rapide du Groupe suite à la colère populaire, le Qatar tenta de les faire revenir au pouvoir, par le biais de ses outils médiatiques qui feignirent d’ignorer la volonté populaire exprimée le 30 juin, outre le chaos provoqué par les opérations terroristes exécutées par le Groupe en Egypte avec le soutien du Qatar. Les autorités égyptiennes accusèrent également Doha d’être impliqué dans le soutien aux organisations terroristes opérant dans le Sinaï.
D’autre part, bien que le Qatar se soit engagé en 2014 devant le Conseil de coopération du Golfe à modifier sa politique, il n’a pas tenu ses promesses, ce qui a révélé que son soutien au Groupe des Frères faisait partie d’une stratégie fixe, visant à déstabiliser la région et à y provoquer le chaos et la violence. C’est ainsi que le Qatar fut isolé au niveau arabe et que le dossier du soutien du Qatar aux groupes terroristes acquit une dimension internationale.
Le Qatar fut la première destination des Frères impliqués dans des affaires de terrorisme, et des rapports indiquent que ces relations commencèrent suite à la tentative d’assassinat du président Abdel Nasser, et aux poursuites qui s’ensuivirent et qui obligèrent nombre de Frères à fuir.
C’est Youssef al-Qardawi qui fut parmi les premiers fondateurs de l’Etat des Frères musulmans au Qatar. Ce mufti du Groupe terroriste quitta l’Egypte en 1961, après avoir obtenu un doctorat d’Al-Azhar en sciences du Coran et de la Sunna. Il partit alors pour le Qatar, où il dirigea le premier institut religieux officiel, et fonda la Faculté de loi islamique à l’Université du Qatar dans les années soixante-dix. C’est à partir de là que l’Etat du Qatar établit des liens d’intérêts étroits avec le Groupe, et que le petit émirat devint un élément véritable de l’Organisation internationale du Groupe.
L’émirat utilisa également l’Organisation internationale comme carte de pression pour infliger des dommages à ses voisins du Golfe ou aux autres pays arabes, dans le cadre de ses efforts assidus pour devenir un acteur régional et international influent.
Les relations entre le Qatar et les Frères musulmans évoluèrent dans les années quatre-vingt-dix, et l’Organisation des Frères au Qatar décida de se dissoudre volontairement en 1999, à cause de la relation de l’ex-émir du Qatar Hamad ben Khalifa avec les Frères avant d’accéder au pouvoir en 1995, et sa proximité avec leur organisation. C’est ainsi que lorsqu’il prit le pouvoir, la petite Organisation des Frères n’avait plus besoin de maintenir une présence à Doha, et le nouveau dirigeant eut alors besoin de ses membres ou de certains d’entre eux dans les services de l’Etat. C’est ainsi que les Frères annoncèrent la dissolution de leur organisation après s’être assurés que leur but principal avait été réalisé, à savoir leur capacité d’influencer les orientations des politiques de l’Etat.