Enregistrement Benalla : un courrier de Matignon au départ de l'enquête
Nouveau
rebondissement dans l'affaire des enregistrements d'une conversation entre Alexandre Benalla
et Vincent Crase. L'enquête a été déclenchée après des informations
transmises par Matignon au parquet de Paris, a appris l'AFP de sources
concordantes. Après la diffusion de ces enregistrements,
le 31 janvier, par Mediapart, les services du Premier ministre avaient été
interrogés par des journalistes qui tentaient d'« établir un lien entre la
cheffe du GSPM (groupe de sécurité du Premier ministre), son conjoint, et la
rupture du contrôle judiciaire d'Alexadre Benalla et Vincent Crase », ont
expliqué les services du Premier ministre.
L'ancien
chargé de mission à l'Élysée et l'ex-employé de La République en marche
n'avaient en effet plus le droit de se rencontrer après leur mise en examen,
le 22 juillet, pour les violences du 1er mai. Des questions posées
par un journaliste de Valeurs actuelles laissaient penser que cette
conversation du 26 juillet aurait pu être captée au domicile de la
cheffe du GSPM, un service sensible.
Matignon
affirme avoir alors « procédé à de premières vérifications », qui ne
semblaient pas confirmer cette hypothèse, mais avoir « bien évidemment
transmis l'ensemble de ces informations au procureur de Paris ».
« Qui comprendrait que Matignon réserve à la presse des informations que
la justice pourrait estimer utiles ? » s'est ainsi justifié le
cabinet d'Édouard Philippe. Selon une source proche du dossier, c'est
sur cette base que le parquet a ouvert ce week-end une enquête pour
« détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à
permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de
conversations » et « atteinte à l'intimité de la vie privée ».
Implication
de la cheffe du GSPM ?
Dans ce
cadre, deux magistrats du parquet et trois policiers ont tenté lundi de perquisitionner les locaux de Mediapart pour se faire remettre
les enregistrements, une initiative vivement dénoncée par les médias et
l'opposition comme une atteinte au secret des sources des journalistes. Selon
les vérifications de Matignon, « la cheffe du GSPM dément être impliquée
d'une quelconque façon dans la rupture du contrôle judiciaire d'Alexandre
Benalla et de Vincent Crase ».
« Elle
affirme connaître Alexandre Benalla, mais ne jamais avoir rencontré Vincent
Crase et qu'à sa connaissance celui-ci n'est jamais venu à son domicile »,
a rapporté Matignon. « Elle dément également que son compagnon ait pu
organiser cette rencontre chez elle en son absence », ont ajouté les
services du Premier ministre.
Elle nie
toute implication
De son côté,
la responsable du groupe de sécurité du Premier ministre a été entendue mardi
par la brigade criminelle. Selon Le Parisien, la commissaire de police a
nié avoir effectué ces enregistrements.
Le lieu et
les conditions de la rencontre clandestine entre Alexandre Benalla et Vincent Crase restent donc à déterminer.
Par ailleurs, « Matignon a vérifié qu'aucune écoute administrative (par
des services de renseignements, NDLR) n'avait été autorisée » concernant
les protagonistes de cet épisode.