L'Achira Mohammadiya : une confrérie soufie dont la crise s’est manifestée avec la mort de son cheikh
Sarah Rachad
La confrérie
Achira Mohammadiya a célébré le premier anniversaire de la mort de son cheikh
Mohammad Essameddine, décédé à près de 75 ans.
La confrérie a
affirmé dans son invitation que la commémoration allait se faire sous la
forme d’une conférence tenue dans sa mosquée, dans la zone de Qaytbay, sous le
titre « La notion de défense de la patrie et son enracinement dans la
législation islamique et dans le soufisme rationnel ». Etaient présents
les cheikhs de la confrérie et ses membres azharis.
L’Achira
Mohammadiya est l’une des confréries soufies « scientifiques » les
plus importantes d’Egypte, au sens où sa méthode est fondée sur les sciences
religieuses et où les Azharis constituent une grande partie de ses membres.
Elle a été effet fondée par le savant azhari Mohammad Zakieddine Ibrahim.
Cependant, la
confrérie a dû affronter une crise depuis la mort de son cheikh il y a un an, à
qui a succédé son fils de 20 ans Noureddine, selon la loi des confréries
soufies qui adopte le principe de la transmission héréditaire.
En effet, les
rapports ayant abordé alors la question de l’avenir de l’Achira Mohammadiya craignaient
le fait que sa gestion soit confiée à ce jeune cheikh, d’autant plus qu’il
n’avait pas étudié le soufisme.
Pourtant, la
confrérie a continué ses activités habituelles durant la première année sous la
direction de Noureddine.
Dans son analyse
des causes de la faiblesse du soufisme, le chercheur Moustapha Zayed a abordé
la crise de la transmission héréditaire en général, en disant dans un article
intitulé « le soufisme et le dialogue absent… Pourquoi nous isolons-nous
du monde » : « La transmission héréditaire reste un facteur
essentiel de la crise actuelle du soufisme, du fait de l’absence chez les
cheikhs d’une qualification suffisante. En effet, la capacité de dialogue et
les connaissances religieuses sont des exigences qui nous évitent les attaques
des ennemis ».
Quant au
secrétaire général de la Ligue soufie, Abdallah Nasser Helmi, il a affirmé que
dans le cas de l’Achira Mohammadiya, bien que les assistants du père du nouveau
cheikh aient été à ses côtés et aient essayé de convaincre les membres de la
confrérie de lui faire confiance, un certain nombre d’adeptes ont quitté la
confrérie l’année passée.