Macron qualifie le partenariat avec l’Egypte de “rempart contre l’obscurantisme”
Le chef de l’État français Emmanuel Macron a qualifié le partenariat avec l’Egypte de “rempart contre l’obscurantisme”, écrit mercredi 30 janvier 2019 le journal Le Figaro.
Recevant la communauté française dans les jardins de l’ambassade longeant le Nil, Emmanuel Macron a loué le partenariat stratégique entre l’Égypte et la France. «À mes yeux, l’Égypte constitue un rempart de la plus haute importance contre le terrorisme et l’obscurantisme religieux», a dit Macron.
Aux yeux du président français, l’Égypte est un nœud crucial pour empêcher les djihadistes venus de Syrie, et renvoyés de Turquie vers la Corne de l’Afrique, de passer dans la bande sahélienne et d’emprunter le chemin de l’Europe.
Le pouvoir militaire égyptien est lui-même très soucieux de ne pas voir des menaces islamistes extérieures se transformer en dangers intérieurs. La veille de recevoir Emmanuel Macron, le président al-Sissi avait reçu le président soudanais Omar el-Béchir (sous le coup d’une inculpation de la Cour pénale internationale, qu’aucun État africain ne respecte). L’état-major égyptien s’inquiète d’une déstabilisation du Soudan.
Il contrôle également très soigneusement les trafics d’armes et les pénétrations djihadistes en Cyrénaïque (est de la Libye), où Le Caire soutient l’armée du général Haftar.
La France partage la méfiance du pouvoir égyptien envers les Frères musulmans et pour le premier d’entre eux aujourd’hui dans le monde musulman, qui est le président turc Recep Tayyip Erdogan qui, à partir de sa brouille avec le président baasiste syrien el-Assad en 2012, a accueilli sur le territoire turc tous les djihadistes de la création, ne souhaite plus les garder chez lui, maintenant que semble assurée la victoire baasiste à Damas. Il les pousse hors de chez lui, vers l’Afrique.
La veille, lors de la conférence de presse commune, al-Sissi avait reproché aux journalistes français de considérer le très brutal et très instable Moyen-Orient avec des yeux d’agneaux européens, ignorants de la dureté des réalités locales.
Le journal a enfin confirmé les relations distinctes personnelles unissant les deux leaders; ce qui s’est reflété par le souci du président al-Sissi de saluer son homologue français à l’aéroport du Caire.