Les axes de la lutte antiterroriste en Somalie
La stratégie adoptée par le gouvernement somalien pour combattre le terrorisme s’appuie sur plusieurs axes fondamentaux :
Premier axe : poursuite des confrontations armées et des représailles des forces de sécurité contre le mouvement des Chébabs
Moudjahidines en s’appuyant sur la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et sur les forces nationales gouvernementales.
Second axe : poursuite de la formation des forces gouvernementales somaliennes, en collaboration avec diverses instances et pays, et à leur tête :
1 – Les forces américaines, qui ont commencé à adopter une nouvelle stratégie qui s’appuie sur la fourniture de conseils militaires et d’informations de renseignements, sur le ciblage des cadres des Chébabs par des frappes aériennes qui ont permis de tuer en 2015 leur chef, Moukhtar Abou Az-Zoubeir, et sur la formation des forces somaliennes aux moyens de combat modernes.
2 – La Mission de L’union africaine de maintien de la paix (AMISOM) : elle comprend aujourd’hui plus de 20000 soldats venant de 5 pays : Ouganda, Burundi, Kenya, Ethiopie et Djibouti, outre des centaines de forces de police venant d’Ouganda, du Kenya, du Nigéria, de Sierra Leone, du Ghana et de Zambie. Elle cible et poursuit le mouvement des Chébabs, et forme les forces somaliennes.
Troisième axe : démanteler les mouvements terroristes et provoquer des dissensions dans leurs rangs, et cela en encourageant leurs membres à les quitter et à réintégrer la société, tout en leur garantissant l’amnistie, en contrepartie de leur renoncement à la violence et de remise de leurs armes.
Il reste cependant à s’interroger sur le sérieux de cette stratégie du gouvernement s’appuyant sur le démantèlement du mouvement des Chébabs Moudjahidines : est-ce que les groupes dissidents armés et entraînés par le gouvernement somalien sous forme de milices pour
cibler le mouvement des Chébabs peuvent contribuer à lutter contre le phénomène du terrorisme, ou avoir l’effet inverse, à savoir susciter davantage de terrorisme, par la fragmentation du mouvement en de nombreux mouvements ?