Ennahda prépare le terrain pour la candidature de Ghannouchi à la Présidence 2019
Alors que les prochaines élections présidentielles et législatives en Tunisie sont programmées pour l’automne de cette année, les députés du mouvement Ennahda (La Renaissance), affilié aux Frères musulmans, se préparent à pousser Rached Ghannouchi, chef dudit mouvement à se présenter aux prochaines élections. Ils soulignent cependant qu’en cas de refus ils choisiraient un candidat à l’intérieur du mouvement ou supporteraient un autre de l’extérieur.
En dépit des accusations contre le mouvement de son implication dans la formation d’un système spécial (branche militaire), poussant le président de la republique Beji Caid Essebsi à former un comité chargé d'enquêter sur les plaintes contre La Renaissance, l’accusant de liquider ses opposants et l’envoi des jeunes vers les foyers de conflit en Libye et en Syrie, le mouvement cherche à imposer son existence et brave le rejet populaire, en annonçant sa participation aux prochaines élections présidentielles.
Le porte-parole officiel de La Renaissance, Emad al-Khumairi, a déclaré que le mouvement disposait deux options, soit présenter son propre candidat, soit soutenir un candidat de l'extérieur, soulignant qu’Ennahda s’employait actuellement à créer le climat propice au succès lors des prochaines élections, notamment la Présidentielle.
Dans une déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), jeudi, il a déclaré que le mouvement n’avait pas encore pris de décision sur la personnalité qui nommerait ou soutiendrait les prochaines élections présidentielles, mais que les institutions du parti étudient cette question et préparent actuellement une vision spéciale, que ce soit lors de la présidentielle ou des législatives. Le Conseil de la Shura doit ensuite le ratifier, soulignant en même temps le mouvement est concerné par les élections présidentielles.
Conformément au règlement intérieur du mouvement, Ghannouchi est le candidat idéal à la Présidentielle, a dans le même cadre, indiqué Yamina Zoghlami, cadre au sein du mouvement, déclarant qu’il avait les qualifications requises pour être président de la République, mais s’il refusait de postuler Ennahda choisirait une alternative par des primaires.
Les commentaires des députés de La Renaissance ont accentué les craintes de certaines forces politiques, prévenues il y a quelques jours d’un possible rapprochement entre la présidence et le mouvement des Frères musulmans, qui pourraient alors échanger le fichier du régime spécial du mouvement impliqué dans des assassinats politiques.
Obaid al-Breiki, le coordinateur de “Tunisie En Avant”, qui est un mouvement citoyen de ce pays d’Afrique du Nord, a déclaré qu’il y a convergence de discours entre le mouvement de la Renaissance et la présidence de la République, en plus de la reprise des discussions entre les deux parties, évoquant la possibilité de nouveaux éléments de consensus après un temps de contradiction entre les parties. Il indique qu’il y aurait une position d’Essebsi de l’actuel gouvernement et la volonté d’Ennahda de sortir de la situation dans laquelle elle se trouve par rapport au dossier des services secrets