Tunisie : Craintes d’un éventuel rapprochement entre les Frères musulmans et la Présidence
Après une tourmente politique entre le président tunisien Beji Caid
Essebsi et Youssef Chahed, chef du gouvernement soutenu par le mouvement
Ennahda, la branche des Frères musulmans en Tunisie, la dernière réunion des
partis politique fin décembre dernier a montré les signes d’une fin proche de
la crise entre la Présidence et les Frères musulmans.
Essebsi a déclaré que sa rencontre avec Chahed et Rashid Ghannouchi,
président du mouvement, était inévitable, compte tenu des manifestations qui se
sont déroulées au cœur de la capitale, pour protéger le pays des dangers et
préserver le chemin de la démocratie.
Surtout que la situation économique et sociale de la Tunisie est
instable et qu’il y a pas à l’horizon une solution rapide, étant donné qu’elle
va de mal en pis.
Dans une déclaration distribuée à l'issue de la réunion présidentielle
du 28 décembre 2018, il a déclaré que le niveau de tension politique a évolué,
dans une situation sécuritaire délicate, qui pourrait ouvrir la porte à de
nombreux risques. C’est ce que les opposants à la Confrérie pensent être une
nouvelle entente susceptibles de fermer le dossier secret de la «Renaissance»,
qu’Essebsi a promis d’ouvrir une enquête approfondie et de sanctionner les
parties impliquées.
Obaid Al Breiki, le coordinateur de « Tunisie
En Avant », a exprimé sa crainte d’un rapprochement possible entre les Frères
musulmans et la présidence et a mis en garde contre un éventuel arbitrage entre
le mouvement Ennahda et le président de la République, notamment en ce qui
concerne la branche armée du mouvement qui est impliqué dans l’assassinat des
martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Il a souligné la convergence des discours entre le Mouvement de la
Renaissance et la Présidence de la République, ainsi que la reprise des
discussions sur les réunions entre les parties ; indiquant la possibilité
de nouveaux éléments de consensus après la contradiction entre les deux
parties. Et ce, parce qu’Essebsi a une prise de position vis-à-vis du
gouvernement actuel et pour discuter la façon dont Ennahda pourrait sortir de
la situation concernant le dossier des services secrets.