Après le meurtre de deux touristes, Daesh tente d’implanter les loups solitaires au Maroc
L’assassinat de deux
touristes dans un site touristique au Maroc fait ressurgir encore une fois le
dossier de la recherche sur la taille des actions daeshies dans le pays.
Le cabinet du procureur
général du Maroc a annoncé le mois dernier que les suspects du meurtre de
touristes danoise et norvégienne avaient fait allégeance au groupe terroriste
de Daesh.
La Chaîne II de télévision
marocaine a rapporté sur son site Internet que le crime était un « acte
terroriste » et attribué à une source de sécurité, disant que l’incident
était lié aux extrémistes.
Cet incident a ouvert les
yeux sur la position et la présence terroriste au Maroc, sept ans après la dernière
explosion dans le pays.
En avril 2011, 17 personnes
ont été tuées dans un attentat terroriste dans un restaurant à Marrakech.
Il y a deux ans, les
autorités marocaines ont annoncé avoir arrêté une dizaine de personnes, dont
sept accusées d'être liées à Daesh et les trois autres liées aux sept
premières, soulignant qu’elles envisageaient des opérations terroristes
« graves » dans le Royaume.
Dans un communiqué, le
ministère marocain de l’Intérieur a déclaré en février 2017 que les détenus
étaient « impliqués dans les complots terroristes de cette cellule »,
qui visaient plusieurs sites sensibles, des hôtels classés et des centres
commerciaux dans le Royaume. Ils étaient également impliqués dans l’assassinat
de personnalités politiques et publiques et de membres de diverses agences de
sécurité.
« La cellule
terroriste était en train de recevoir un expert en explosifs d’une antenne
libyenne, qui lui aurait confié des techniques d’explosion et de détonation à
distance, ainsi que les diverses méthodes brutales créées par cette
organisation terroriste pour liquider ses victimes », a indiqué le
ministère.
Et de confirmer qu’ils
envisageaient également de créer une base fidèle à Daesh dans la région de
Boulaouane (province d’Al Jadida) sous le nom de « branche de Daesh au Maroc »
soit le point de départ de la mise en œuvre de schémas terroristes dans le
Royaume.
Les services de sécurité
marocains ont démantelé plus de 167 cellules terroristes depuis 2002, dont 46
cellules qui ont été démantelées depuis 2013. Ils tentent de mener également
des opérations préventives dans la lutte contre le terrorisme en arrêtant des
suspects et en démantelant des cellules terroristes.
Le Bureau central
d'investigation judiciaire (BCIJ) dépendant de la Direction générale de la
surveillance du territoire (DGST) du Maroc, créé en 2015,
avait publié des statistiques confirmant le démantèlement de plus de 57 poches
de Daesh, dont huit en 2018, après que plus de 1 000 jeunes Marocains,
principalement du nord, y aient adhéré.
Alors que le pays est confronté
à une « cellule organisée » capable de mener de grandes attaques, les
recrues trouvent le moyen de mener des opérations en « loups
solitaires ».
Les observateurs estimant
que le meurtre des deux touristes a été commis par des terroristes agissant seuls,
malgré leur allégeance à Daesh.
L’arrestation de neuf
autres personnes dans l’affaire a déjoué un complot terroriste, a déclaré le
porte-parole de la DGST,
Abou Bakr Sabic, soulignant que les accusés ont prétendu que fait allégeance à
Daesh dans une vidéo avant que les deux corps aient été retrouvés, mais sans qu’il
n’y ait une entente préalable avec aucune entité étrangère.