Les Frères musulmans tunisiens salueraient le retour de la Syrie dans la famille arabe !
Alors que les
observateurs spéculaient d’avance sur le retour des relations entre la Syrie et
le Monde arabe, qui avaient débuté à la mi-décembre (en s'appuyant sur leur
analyse de données permettant de prédire la décision d'ouvrir des ambassades
arabes et d'échanger des visites entre Damas et les capitales arabes), une
surprise vient renforcer cette tendance. Le mouvement de la Renaissance islamique, qui
est l'extension, en Tunisie, de la Confrérie des Frères musulmans.
Contrairement
aux prises de position des autres groupes, Al-Nahda (la Renaissance) a adopté
une attitude différente ce mercredi, dans des déclarations de son porte-parole
officiel, Imad al-Khumeiri, lors d'une intervention dans le cadre de l’émission
télévisée « Jeu des Nations » sur la chaîne Al-Mayadeen. Le mouvement a salué
le retour de la Syrie, sans aucune réticence vis-à-vis du régime de cette
dernière auquel le parti s’est opposé publiquement et contre lequel les
manifestations populaires ont exigé le renverser et de couper les liens avec
lui.
« Cela est
dû à l'évolution de la scène et à l'intérêt du Monde arabe », a-t-il
déclaré pour justifier l'évolution de la position du mouvement.
Bien que le
discours d’al-Khumeiri contredise les positions des groupes islamistes auxquels
appartient Al-Nahda maintenant, depuis le début de la crise syrienne, le choix de
renverser le régime, le plus grand paradoxe est qu’entre-temps, le mouvement de
la Renaissance est ouvertement accusé d’avoir envoyé des jeunes en Syrie pour
le combattre.
Cela concorde
avec ce qui a été publié dans les journaux syriens la semaine dernière,
révélant les listes de terrorisme que le régime avait établies en janvier 2017.
Ladite liste contenait des noms de personnes et d'entités syriennes et non
syriennes, considérées comme des partisans du terrorisme dans le pays. Al Nahda
fait donc partie de ces entités qui sont en relation avec la dévastation qui
sévit en Syrie, indique ladite liste.
Ainsi, selon
ces indicateurs, pourquoi la Renaissance a-t-elle décidé de changer de position
sur le régime syrien?
La presse
tunisienne a attribué l’une des raisons de ce revirement de position tient à la
gêne ressentie par al Nahda après qu’il soit accusé de soutenir le terrorisme
en Tunisie et à encourager les jeunes à se rendre en Syrie.
La presse
tunisienne a traité dans ses publications de fin 2018 le rôle suspect d’Al
Nahda dans la formation de la jeunesse tunisienne après 2011, ainsi que de leur
voyage en Syrie pour rejoindre les rangs d'entités terroristes.
Sur la base de
ces informations, des manifestations se sont déroulées dans la rue tunisienne
pour exiger de tenir le mouvement Al Nahdha comme responsable, en plus de l’assassinat
des hommes politiques tunisiens tels Mohamed Brahimi et Chokri Belaid.