Confusion en Irak : Le Cabinet d’Abdul-Mahdi coincé dans le bourbier
Les batailles
idéologiques dominent toujours la scène irakienne en général, notamment la
formation du gouvernement irakien, qui est soumis à plusieurs crises alors
qu’Adel Abdul Mahdi est toujours dans l'impossibilité de mener à bien sa
formation, en raison des divergences fondées sur la sélection des postes ministériels
régaliens notamment ceux de la Défense et de l'Intérieur, au milieu de
désaccords et de conflits entre les blocs politiques en Irak et des
interventions externes.
Même si un
certain nombre de portefeuilles ont déjà eu preneurs, les crises suivent quand
même ces postes ministériels ; résultant, selon les observateurs, d’une
conséquence naturelle de l’incompatibilité politique entre les blocs émergents
de la scène et des tentatives de loyauté des tiers.
Une nouvelle
crise
La
nouvelle ministre irakienne de l'Education, Shaima Al-Khayali, a démissionné
après que des responsables aient accusé son frère d'appartenir à Daesh après sa
comparution sur deux vidéos de publicité à Mossoul, au nord du pays, deux
semaines après avoir reçu la confiance du Parlement.
Shaima
al-Hayali, professeure à l'Université de Mossoul a dans un tweet déclaré
qu’elle dépose sa démission au Premier ministre Adel Abdul-Mahdi. « Je
déclare à tous que je remets ma démission entre les mains du Premier ministre
pour en prendre la décision adéquate, une fois qu'il confirme une relation entre
moi et le terrorisme ou terroristes, n'en déplaise à Dieu ».
La ministre
sortante a indiqué dans sa déclaration que son frère, perdu, « a été
contraint par Daesh à travailler dans la circonscription de sa domination avant
et après la libération », mais sans participer à la tuerie d’aucun Irakien.
Silence du gouvernement
À la suite de
cette crise, qui a suscité la controverse en Irak, le cabinet du Premier
ministre n’a pas commenté la déclaration de la ministre de l’Éducation, malgré
le désaccord sur la démission de cette dernière. Certains pensent que l’accusation
d’appartenir à Daesh est une accusation toute faite, collée à n’importe qui qu’on
souhaite anéantir. Tandis que les autres croient à l’appartenance du frère de
la ministre à l’organisation terroriste du fait de sa comparution dans les
bandes vidéo de cette dernière.
Une bataille
idéologique
L'analyste
politique irakien Anmar al-Daroubi a indiqué dans une déclaration à La Référence
que la ministre de l'Education démissionnaire était la candidate du dirigeant sunnite
Khamis Al-Khanjar, tête de liste du Projet arabe, détesté par tous les chiites,
politiciens soient-ils ou intellectuels et religieux chiites.
Al-Darubi a
souligné que la Mobilisation populaire (Al Hash Al Shaabi) joue également un
rôle dans cette crise, d'autant plus que ses représentants au Parlement et
leurs milices échappent au contrôle de l'État et ont la capacité et les papiers
pour contrôler l'axe politique sunnite dans le processus politique et utilisent
leurs papiers au moment qu'ils jugent approprié.