Yémen : Les organisations et groupes terroristes face à la fréquence d’affrontements et au conflit d’intérêts
La création du
soi-disant mouvement djihadiste salafiste au Yémen remonte aux années 1980.
Depuis lors, de nombreuses divisions et divergences d'idées et de thèses se
sont maintenues jusqu'à ce que le Yémen vive une situation sociopolitique et
sécuritaire tendue depuis 2011, affecté par la réalité de la tendance
salafiste.
Le terrorisme
au Yémen : histoire et racines
L'effondrement
de l'Union soviétique dans les années 1990 a entraîné le retour de la plupart
des soi-disant "moudjahidines arabes" dans leur pays. Les mécanismes
utilisés par les pays pour faire face à ce phénomène variaient d'une tentative
de réinsertion à la société à d'autres pays qui les incarcéraient. En ce qui
concerne le Yémen, l'ancien président Ali Abdullah Saleh a traité ces rapatriés
dans le cadre des mesures de sécurité, plus intensifiées après les événements
du 11 septembre 2001. En effet, le Yémen a été témoin de la création de la
première organisation djihadiste organisée en 1997 intitulé L'Armée islamique
Aden-Abyan dirigé par Zayn al-Abidin al-Mihdhar alias
Abu al-Hassan
après avoir annoncé son allégeance à al-Qaïda.
Au Yémen, les djihadistes
ont participé de manière non organisée à des actes terroristes lors d'attaques
successives contre des hôtels, notamment l'attaque de l'USS Cole en octobre
2000, qui a fait 47 victimes entre morts et blessés. En 2006, diverses attaques
contre des installations pétrolières lors des élections présidentielles
yéménites de septembre 2006 ont marqué un tournant décisif après l'annonce par
Al-Qaïda de la création d'une branche intitulée Al-Qaïda dans la péninsule
arabique (AQPA) dont le siège est le Yémen.
Il est à noter
qu’Al-Qaïda existait au Yémen, mais dans le cadre d'un accord visant à fermer
les yeux sur les activités et les mouvements de l'organisation à l'intérieur du
pays en échange de ne pas mener des opérations terroriste au Yémen. Cet accord est
dû aux tentatives de l'ancien président yéménite Ali Abdullah Saleh de contenir
les éléments et les dirigeants de l'organisation pendant la période de retour
des moudjahidines afghans. Cette tentative a manqué d'absorber les vagues de
ces réfugiés après l'effondrement de l'Union soviétique, d’où leurs convictions
ont changé de manière contraire aux vagues précédentes.
Al-Qaïda et Daesh :
affrontements fréquents et conflits d'intérêts