L’Iran pris entre deux feux… La négociation avec les Baloutches ou l’oubli de ses soldats enlevés
Mohammad Chaat
Le régime iranien
cherche toujours à résoudre la crise des soldats enlevés par l’Armée de la
justice baloutche en octobre dernier, le mouvement ayant enlevé 12 soldats des
forces de mobilisation (Basij) et des gardes-frontières dans la ville de
Mirjaveh à l’est de l’Iran, et les autorités iraniennes ont accusé les
opposants baloutches de les avoir transférés au Pakistan.
Pour sa part, le
commandant des gardes-frontières iraniens, le général Qassem Rida’i, a parlé à
nouveau le mardi 1 janvier 2019 des efforts iraniens de libération des soldats
enlevés, faisant allusion à des négociations indirectes avec un groupe
baloutche ayant enlevé des éléments de la Garde révolutionnaire, par la
médiation de certains chefs des tribus locales.
Quant au spécialiste
des affaires iraniennes Ossama al-Hatimi, il a affirmé dans un entretien
exclusif avec al-Marga’ que depuis que l’opposition armée baloutche au régime
iranien s’est organisée – d’abord sous le nom de « Jund Allah »
(Soldats de Dieu) en 2002, puis sous celui de « Jaych al-Adl » (Armée
de la justice) en 2010 –, les forces iraniennes sont la cible d’attaques
nombreuses visant à obliger le régime iranien à ouvrir des négociations
directes avec les Baloutches pour répondre aux aspirations du peuple baloutche
en Iran qui compte environ 3 millions d’âmes, dont 90% sont des musulmans
sunnites qui sont victimes de persécutions de la part du régime chiite.
Et al-Hatimi a
indiqué que l’opposition baloutche a réalisé de nombreux enlèvements les années
passées, ce qui a poussé l’Iran à adopter diverses stratégies pour permettre la
libération des otages, comme de faire pression sur l’opposition par le biais de
certains pays où cette dernière a des ramifications ethniques, comme le
Pakistan et l’Afghanistan, ou d’entrer en contact avec les chefs des tribus
baloutches pour qu’ils intercèdent auprès de l’opposition en faveur de la
libération des hommes enlevés.
Et de conclure
que la négociation avec l’opposition baloutche pourrait être l’option amère à
laquelle l’Iran pourrait être contraint en faisant en sorte de sortir de la
crise des otages sous des apparences de vainqueur, surtout que leur libération
se fera en contrepartie de celle des prisonniers baloutches incarcérés par
l’Iran.