Incarcération de 20000 Daechiens depuis 2014… L’Irak achève de liquider l’organisation
Chayma Hefzi
La justice
irakienne a affirmé lundi que des sentences avaient été prononcées contre plus
de 600 étrangers en 2018, parmi lesquels nombre de femmes et des dizaines de
mineures, pour appartenance à l’organisation terroriste Daech.
C’est ainsi que
le porte-parole du Conseil judiciaire suprême d’Irak Abdel Sattar Birqadar a
affirmé que 616 personnes accusées d’appartenir à Daech – 466 femmes, 42 hommes
et 108 mineurs – avaient été jugées en 2018, en vertu de la loi
anti-terroriste.
La plupart des
femmes jugées venaient de Turquie et des Républiques de l’ex-Union soviétique.
Parmi les
étrangers jugés figuraient trois Français (deux femmes et un homme) condamnés à
la prison à vie, ainsi qu’une Allemande, un Belge et un Russe condamnés à la
peine de mort.
Notons que nombre
de femmes avec leurs enfants avaient rejoint leurs maris combattant dans les
rangs de Daech, et certaines attendent toujours de pouvoir retourner dans leurs
pays d’origine.
Par ailleurs,
Daech tente de revenir sur la scène irakienne, et a multiplié ses attaques (75
durant le mois), selon un rapport de l’Observatoire des fatwas takfiristes et
des idées extrémistes dépendant de Dar al-Ifta al-Masriya, publié ce mois.
Selon le rapport,
l’organisation cherche également à provoquer des conflits confessionnels en
Irak, en exploitant les persécutions des milices chiites contre les sunnites,
et en s’en prenant aux minorités comme les Yazidis, pour provoquer des haines
sans fin entre les composantes de la société irakienne.
D’autre part, un
rapport sécuritaire du Pentagone affirme que la force de Daech en Irak et en
Syrie s’est grandement affaiblie et que ses résidus se cachent maintenant dans
les grottes, les vallées profondes, et des tunnels dans le désert.
Quant au colonel
Jonathan C. Birom, commandant adjoint de l’état-major des forces conjointes US
en Irak, il a affirmé que les forces des Peshmergas kurdes et les forces de
sécurité irakiennes menaient des opérations permanentes de nettoyage des poches
où se sont réfugiés les derniers éléments de Daech, ajoutant que les gardes-frontières
irakiens et les forces de sécurité oeuvrent à empêcher la traversée des
frontières par ces éléments.