La reconstruction .. le prétexte de l’Iran pour étendre son influence Syrie
Ali Rajab
Alors que la guerre en Syrie approche de sa fin, les acteurs sur la scène syrienne ont commencé à se replacer en vue de réclamer leur part du gâteau de la reconstruction, mais pour l’Iran, l'objectif de la reconstruction est de nature particulière. En effet, Téhéran souhaite renforcer son influence et consolider son pouvoir en Syrie.
Selon des informations parues dans la presse, Téhéran travaille sur plusieurs projets d'infrastructure en Syrie et sur la reconstruction des zones touchées par la guerre, dans le but d'obtenir une grande partie du gâteau de la reconstruction estimé par les experts à environ 600 milliards de dollars.
En janvier 2017, le Premier ministre syrien, Imad Khamis, avait signé plusieurs accords économiques avec le premier vice-président iranien, Ishaq Jahangiri, aux termes desquels Damas confierait cinq projets à Téhéran, notamment la licence de téléphonie mobile, 5 000 hectares de terres agricoles et les mines de phosphate à l’Est de Palmyre.
En août dernier, des entreprises iraniennes ont annoncé qu'elles avaient obtenu l’autorisation pour investir dans des projets immobiliers. Il s’agit de construire 30 000 logements dans les gouvernorats de Damas, Alep et Homs.
Le ministère iranien de la Science et de la Technologie a demandé aux gardiens de la révolution iraniens de créer des universités communes étroite collaboration avec le ministère iranien de l'Education. Des écoles iraniennes seront créés en Syrie afin de former des cadres prêtant allégeance à Téhéran.
Le journal The Guardian affirme que l'Iran souhaite effacer l'identité syrienne et introduire des changements démographiques en Syrie en expulsant les sunnites de Damas et de ses environs, en sécurisant la route reliant Damas et la frontière libanaise et en remplaçant les familles sunnites expulsées par des familles chiites d'Irak et du Liban.
Oussama Al-Hitimi, expert des affaires iraniennes, met en garde dans une déclaration à Al-Marje’ contre les plans visant à remplacer les habitants locaux par des éléments chiites. « L'évolution de la situation sur le terrain en Syrie au cours des dernières années montre que les milices financées par l'Iran ont joué un rôle majeur dans ce pays », conclut Al-Hitimi.